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7/25/2019 El Salvador precolombino. Estudios arqueolgicos
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L E
S A L V A D O R P R C O L O M B I E N
PAR
F . d e M O N T E S S U S d e B A L L O R E
PARS
D U F O S S , E d i t e u r , 2 7 , r u G u n g a u d
7/25/2019 El Salvador precolombino. Estudios arqueolgicos
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S A L V A D O R P R C O L O M B I E N
E t u d e s A r c h o l o g i q u e s
P A R
F d e M O N T E S S U S d e B A L L O R E
Cap/ta/ne
d Arti/ /er/e,
/nspecteur c/es tudes a / Eco/e Po/ytechn/qu e
Prface
d e
M
r
. L E M A R Q U I S D E N A D A I L L A C
Memore Corresponder? t de / /nst/tu
D ess ins o ng inau x rep ro du its p ar A Barbe s e t H M Boisgontier
D U F O S S , D I T E U R . 2 7 . R U G U N GA U D , P A R S . )
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Parmi les nombreuses et merveilleuses cratons
des au gnie de l 'homme, la poterie peut tre placee
au premier rang. Les plus anciens spcimens de l 'art
du potier que renferment nos muses, remontent aux
poques les plus recules. Son invention, en effet, n'exi-
geait ni un grand effort d'intelligence, ni de grandes
difficults d'excution. I I suffisait aux homme s de ptrir
l 'argile molle qu'ils foulaient aux pieds; cette arge
durcissait au soleil , des creux se formaient par le retra it,
le premier vase tait trouv. Plus tard, l 'exprience
apprit remplacer la chaleur du soleil par la chaleur
d'un foyer ardent, ajouter la terre, pour lui donner
une plus grande consistance, quelques parcelles d'une
substance plus dure. Dans toutes les rgions o des
fouilles ont t faites , les vases, presque toujours gros-
siers et informes, sont arrivs jusqu' nous, irrecusables
tmoins des oeuvres de nos anctres .
I I est difficile de fixer une d ate initiale la premire
fabrication de la poterie. Cette date a mme d singu-
lirement varier dans les difrentes parties du globe
o nous voyons si souvent des peuplades ignorer
compltement les arts , les procedes mme les plus
simples des peuplades voisines. M. Fraas nous apprend
que des fragments de poterie se rencontrent dans les
cavernes anciennement habites par les viex Ger^
mains. Dans celle de Hohlefels notamment, i ls taient
confondus avec les ossements du mammouth, du rhino-
cros tichorhinus, du grand lion, dcouverts pour la
premire fois dans le pays. Le comte Wrmbrand
raconte dans un mmoire present, i l y a quelque
anes au Co ngr s p r his to r iqu e de Bo lo gne, qu e,
dans la grotte de Zeggau, des tessons de poterie demi
brle et grossirement ornee gisaient, ct, des
dbrs de l 'ours et du grand flide. Dans un dpt
quaternaire, auprs de Robshutz, en Saxe, dit son
tour M. Sentsch, dans une tude sur les formations
quaternaires , on a recueilli des ossements humains
mls ceux de grands pachyderme s et de nom breux
fragments de terre cuite. M. Dupont, mon savant
confrre l 'Acadmie royale de Belgique , a retir
de ses mains des tessons de poterie des grottes de
Chaleux, d'Engis , de Pont--Lesse, du trou Magrite,
P R F A C E
de toutes les cavernes qu'il a fouilles sur les bords de
la Meuse etde la Lesse. I ls sont aujourd'hui dposs au
muse de Bruxelles , et, parmi eux, on peut voir un vase
en pte noirtre mle de petits morceaux de spath
calcaire. Ce vase, remarquable par sa forme ovoide, par
ses mamelons latraux, parat dpasser le niveau que
nous sommes peut-tre trop disposs attr ibuer aux
plus anciens habitantsde nos rgions. Quelques doutes
subsistaient done encor; mais les fouilles recentes de
la grotte de Spy, auprs de Namur, sont venues confir-
mer son authenticit. Elles ont donn trois tessons de
poterie associs des ossements de mammouth, de
rhinocros et d'un grand flide qui n'a pu tre imm-
diatement determin; un de ees tessons, de facture fort
grossire, de couleur rouge fonc noirci par le feu,
mesurant huit millimtres environ d'paisseur, parait
tre le fond d'un vase d'une forme aussi rgulire que
celui du muse de Bruxelles .
En France, la poterie a peut-tre t molns ancien
nement connue; de la l 'hsitation des maitres les plus
minents de la science prhistorique accepter les pote-
ries remontant aux temps palolithiques et attr ibuer
des remaniements postrieurs la prsence des fragments
retrouvs soit dans les couches, soit dans les grottes
datant de cette poque. I I est cependant des dcouvertes
qui ne peuvent gure laisser de doutes. Nous signale-
rons, par exemple, le fragment trouv dans la grotte
de Nabrigas (Arige), au milieu des dbris de l 'homme
et du grand ours dans une poche qui avait chapp aux
fouilles antrieures et qui tait vierge de tout remanie-
ment, affirment les explorateurs, MM. Martel et de
Lunay. La pte est grasse, noirtre, tres fr iable, l ie
par de petits grains de quartz ou de mica, par des
parcelles de charbon ou de calcaire.
Nous pouvons citer des faits analogues en Am-
rique; la ussi la poterie parat avoirt fabrique des
es temps les plus recules, sans que, pas plus que sur
notre continent, i l soit possible de fixer une date
initiale. Remarquns, cependant, que jusqu'ici des
poteries n'ont jamis t rencontres avec des animaux
de race teinte, tels que le mastodonte dans l 'Amrique
d nord, le Glyptodon dans l 'Amrique du sud. Sans
nous prononcer sur ce point, nous dirons seulement
que des fragments, des vases entiers se rencontrent en
nombre considerable dans les rgions que baignent
l 'Atlantique et le Pacifique; on les trouv sous les Kjk-
kenmddings du Maine ou de la Floride, au pied des
demeures ariennes leves sur les rochers presque
inaccessibles de l 'Arizona ou du Nouveau-Mexique,
dans les tles qui se prsentent l 'entre du Rio de la
Plata, dans les vieilles spulturesde la Californie, sous
huacas du Prou . On les recueille jusque dans les
dserts qui ont remplac des pays jadis r ches et
peupls.
C'est surtout sous lesMounds, les spultures d'une
race inconnue, qu'il a t trouv d'innombrables vases
funraires de toute forme, tantt entiers , tantt inten-
tionnellement brises en fragments. I I plait de retrouver
des ees temps recules, l ' instinct de l ' immortalit s i pro-
fondment grav dans le cceur humain. L'homme,
quelque sauvage, quelque degrad qu nous le suppo-
sions, s 'afr irme au-de l de lavi e qui s 'coule s i rapide-
ment pour lui. I I sent qu'il ne doit pas disparaitre pour
toujours, cmme la plante qu'il foule ses pieds,
comme l 'animal, victime inconsciente de ses besoins ou
de ses plaisirs . Sa pense sans doute ne s 'eleve gure
u-dessus des jouissances d'un ordre tout matriel,
au-dessus d'une existence libre de travail et de sucis ,
cette existence, i l veut Tassurer aux siens, cux qu'il a
aims. De la, ees objets nombreux et varis qu les
to mbes no u s l ivr ent co mme le s ecr et des ho mmes de
tous les temps et de tous les pays. Cs poteries , prove-
nant de rgions spares les unes des autres par des
distances immenses, par des dserts en apparence
infranchissables , tmoignent entre elles par leurs
formes, leur ornementation, leurs procedes de fabri
cation d'une curieuse ressemblance, et cette ressem-
blance aussi on peut la suivre en les comparnt aux
poteries europennes, et cela, jusque dans les dtails
les plus minutieux. Veut-on un exemple D es gr ecqu es
forment n genre d'ornementation et d'une invention
assurment complique; elles se composent, n le sait,
d'une suite de ligues revenant sur elles-mmes et for-
mant toujours des angles droits . Cette ornem entation
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paraissait exclusive PEurope; nous la retrouvons avec
un certan tonnement sur des vases Praviens ou
Mexicains, sur ceux faconnes par les Cliff-dwellers
ou les Mound-builders et cela des poques assurment
bien antrieures aux premieres invasions espagnoles.
Mais s i nous relevons ees ressemblances, je le rpte,
fort curiuses, i l est impossible de mconnaitre que,
prise dans son ensemble, la poterie amricaine prsente
bien un art sui generis ne devant r en une importation
trangre. En general, elle est suprieure par la finesse
de la pte, par le luxe des ornements parfois d'une
conception bizarre, par le nombre des figurines
d'hommes ou d'animaux qui la dcorent, la poterie
de l 'Europe duran t le mm e stade de dveloppem ent.
Les formes, en general, sont d'une rgularit s i remar-
quable, et cela, bien que le tour du potier paraisse
toujurs avoir t inconnu dans les deux Amriques,
que l 'on doit se demander si ees hommes n'avaient pas
leur disposition quelqu'autre moyen mcanique. Nous
savons seulement que quelquefois le vase tait moul
dans des paniers au tissu serr ou dans des sac s en
toile grossire, ou bien encor model sur des moules
en bois auxquels le potier donnait la forme qu'il dsirait
obtenir . Le vase, souvent d'une capacit de plusieurs
litres , tait ensuite achev l 'aide de pierres plates ou
d'bauchoirs en os, l iss la main, sch au soleil , puis
expos un feu plus ou moins ardent. Cockburn, un
des rares voyageurs qui parvint au sicle dernier
traverser le continent amricain, du Honduras au grand
Ocan, cite un vase d'une contenance de prs de
cinquante litres , qui, d'aprs ce qu'il rapporte, ne
pesait pas une livre. On ne pouvait ainsi obtenir qu'une
cuisson tres imparfaite, aussi Squier et Davis , dans leuf
remarquable travail sur les Mounds du Mississipi, affir-
ment-ils l 'existence de vritables fours destines la
cuisson de la poterie. MM. Remy et Brinchez signalent
galement des fo u r s s emblables au p r s de Cedar -C i ty ,
vieille cit aztque, voisine de la capitale des Mormons.
Rien cependant ne permet de dir que ees fours
remontent une antiquit tres recule et i l est probable
que leur construction indiquait un progrs que le temps
seul pouvait amener.
Quelques-unes des poteries recueillies ont conserv
des traces de peinture; les couleurs les plus frquem-
ment employes taient le noir ou le. gris tres fonc; on
trouve aussi, mais plus rarement, des vases rouges,
jaunes, bruns, blancs mme. Ces couleurs, appliques
en general aprs la cuisson, prsentent peu de consis-
tance; malgr les prcautions que Fon peut prendre,
elles s 'caillent et s 'effacent avec une grande rapidit.
Parfois les ornements se dtachent en couleurs
defe-
rentes, toujurs nuances avec got. On ne peut dir
quelle tait la substance employe pour cette coloration;
il est probable qu'il y en avait de plusieurs sortes ; on
a recueilli dans un vase de l 'ocre rouge qui avait sans
doute servi cet usage. Quelquefois les couleurs taient
fixes par un vernis dont on reconnat encor les traces.
Ce procede tait certainement connu des Mexicains et
des Pruviens, peut-tre aussi des Mound-builders-, la
composition du vernis qu'ils employaient est inconnue,
on sait seulement que le vernis base de plomb
usit pour nos poteries modernes et celui plus com
pliqu encor, dont on se sert pour la porcelaine, ont
t introduits par les Espa^nols et qu'aucune des
dcouvertes faites jusqu'ici , en Amrique, ne permettent
d'en attr ibuer la connaissance ses premiers habitants .
L'ornementation consistait surtout en une ou plu
sieurs serie s de points ou de lignes telles qu'on peut
en voir sur nos anciennes poteries excutes soit avec
l 'ongle du potier , soit avec l 'extrmit d'un instrument
pointu, un morceau de bois ou un fragment de coquille,
par exemple, qui donnaient un trait net et sans bavures.
D'autres fois , ce sont des combinaisons plus com-
pliques, des lignes, des cercles , des dents de loup, des
chevrons disposs de maniere obtenir les effets les
plus heureux. On imprimait aussi sur le col ou sur la
panse du vase une cordelette ou une liane facilement
reconnaissables encor aujourd'hui. On recueille de
nombreuses poteries ainsi dcores dans le Maine, le
Massachussets , le Missouri, la Floride et dans plusieurs
autres tats de l 'Amrique du nord. Quelques poteries
ont les bords dnteles ou franges; sur d'autres, les
ornements sont en relief; on les obtenait soit en mode-
lant l 'argile avec la main, soit en appliquant avant la
cuisson des moulures, des petits boudins ou. des pas-
tilles se dtachant de la pte. Nombre de vases portaient
des anses reprsentant les oiseaux, les mammifres,
les reptiles que l 'ouvrier avait sous les yeux. Quelque
fois mme le potier se r isquait imiter des figures
humaines et on est frapp de l 'expression de vie qu'il
savait leur donner; i l tait constamment proecup du
dsir de satisfaire les gots artistiques de sa race. Les
potiers taient cependant tenus en mediocre estime,
si nous devons accepter les paroles du Popol-Vuh :
Vous ne serez plus bons qu' faire des choses en
terre cuite, des tourtirs ou des marmites, qu' cul-
tiver le ma'is ; et les btes qui vivent dans les broussailles
seront seules votre partage.
Si nous nous sommes tendus sur la fabrication des
poteries , c'est qu'elles taient d'une importance extreme
pour les anciens peuples de l 'Amrique. lis ne connais-
saient ni le fer , ni le plomb, ces deux mtaux d'une si
incontestable utilit. Les mines du Lac Suprieur taient
bien exploites sur une assez grande tendue, depuis
les temps les plus recules; mais le cuivre, que les
mineurs en tiraient, n'tait gure employ qu' la fabri
cation d'ornements ou de quelques rares instruments;
les poteries sont done, avec des armes ou des outils en
pierre, les seules reliques qui nous permettent de
connaitre quelque peu les habitants primitifs de l 'Am-
rique. A un autre point de vue, leur importance n'est
pas moindre; elles permettent de suivre les migrations
des races qui ont successivement peupl les deux
Amriques, d'tablir leur filiation et peut-tre de
connaitre un jour le problme encor insoluble de leur
origine. Si ce problme peut tre rsolu, ce ne sera que
par des tudes semblables celles que M. le capitaine
de Montessus de Ballore a s i patiemment poursuivies
au milieu des difficults sans nombre qu'il prouvait;
aussi tous les amricanistes lui doivent-ils de vifs
remerciments pour avoir su si bien utiliser son sjour
au Salvador en augmentant la somme de nos connais-
sances sur les races encor si peu connues qui l 'ha bitent.
M A R Q U I S
D E
NADAILLAC,
M embre correspon dant de l Insti tut
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L E S A L V A D O R P R C O L O M B I E N
Au point d vue archologique, le Salvador n'a
jusq'ici donn lieu aucime publication importante.
II est done intressant de prsenter au public de plus en
plus nombreux que proecupent l 'origine et l 'histoire
des populations prcolombiennes de l 'Amrique, l 'en-
semble des donnes, qu' l 'occasion d'une mission
militaire, un sjour assez prolong dans le pays
1 880-
i885) m'a permis de rassembler.
I I s 'agit uniquement de fournir aux tudes des
amricanistes , en dehors de toute spculation ou hypo-
thse encor prmatures, et titre de documents
fidlement reproduits , un certain nombre d'objets
typiques bien choisis parmi ceux qui, en assez grand
nombre, existent entre les mains de Salvadorniens
clairs , et dont la collection la plus importante tait
alors celle de Don Jorge Aguilar . Qu'il me soit permis
de le remercier ici de l 'obligeance avec laquelle il a mis
ma disposition les objets qu'il avait patiemment r unis .
Tout d'abord il y a lieu d'insister fortement sur la
parfaite authenticit de tous les restes antiques repre
sentes, et cependant, aucun, pour ainsi dir, ne resulte
de fouilles scientifiques. Presque tous ont t apports
aux villes du pays par les Indiens de l ' intrieur, et
vendus aux personnes qu'ils savent s 'intresser ees
vieilles choses . Quand on les interroge sur leur
provenance, leur dfiance est aussitt veille sur des
trsors imaginaires qu'ils croient tre Fuique objet de
la convoitise des collectionneurs; et la plupart du temps
les renseignements qu'on en peut tirer se bornent la
connaissance de leur pueblo (village) d'origine. Quant
pratiquer des fouilles rgulires, i l y faut encor
moins songer. C'est ainsi qu'il m'a t impossible
d'ouvrir un beau tumulus, d'apparence spulcrale, s itu
3
ou
4
kilomtres de San Salvador, prs de la route
de Santa Tecla. Les propritaires du champ m'auraient
plutt lapid. En septembre
1 8 8 2 ,
j 'ai tent de visiter
des ruines, probablement tres importantes, que l 'on
sait pertinemment exister sur le flanc sud-ouest du beau
volcan de San Vicente, ou Chichontepec, dans l 'ha-
cienda d'Opico. Le capitaine Touflet, tu plus tard la
bataille de Chalchuapa, et moi, avons d nous retirer
devant l 'attitude plus qu'hostile des Indiens du village
voisin de Tecolu ca. Et, cependan t, i l doit y avoir la
d'importantes dcouvertes rchologiques faire, s i
^bon en juge par les vestiges qui en ont t extraits , i l y
a une quarantaine d'annes, par un prtre de San
Vicente, entr 'autres un grand lion (Puma) de lave d'un
beau travail.
Par consquent, l 'authenticit de ees objets resulte
uniquement, pour la plupart du moins, de l 'tat social
actuel et de l ' ignorance des Indiens du pays. Rien ne
permet d'en faire des contrefacteurs intentionnels . l is
seraient, d'ailleurs, bien incapables de jouer ce role, car
il ne faut pas oublier que, m algr l 'man cipation de
1 8 2 1 ,
les horreurs de la conqute et de l 'occupation
espagnoles psent encor lourdement sur ees popu
lations que les vainque urs ont profond ment avilies .
On ne peut davantage supposer que tels ou tels des
objets represent es aient t apports du dehors, du
Mexique ou du Prou, par exemple, aux personnes qui
les dtiennent actuellement, encor moins aux Indiens
du pays. Les relations avec le Prou, en particulier ,
sont nuiles .
Resserr en tre le Pacifique et les hautes et difficiles
montagnes du Honduras, le Salvador a d, de tout
temps, constituer un dfil oblig pour les migrations
humaines qui se sont, sans aucun doute et plusieurs
reprises , produites entre les deux grandes masses
continentales de l 'Amrique, entre le Mexique et la
Co lo mbie. Cet te s i tu at io n , ex cep t io nnel lement heu -
reuse, avait fait des habitants du Cuscatlan, le Salvador
actuel au nord et l 'ouest du Rio Lempa, une tr ibu
redoute, r iche et forte, grce la facilit avec laquelle
ils pouvaient se rfugier dans la cordillre ctire s i
accidente de la Costa del Balsamo , et dont les
Indiens modernes rendent encor l 'accs difficile aux
trangers. La fertilit d'un sol volcanique et le trafic
qu'ils ne devaient pas manquer de faire le long de cette
belle voie de communica tion ava ient aussi favoris le
dveloppement de leur puissance et de leur civilisation.
II ne faut done pas s 'tonne r de la perfection souvent
artistique et de la varete qui se manifestent dans leur
cramique.
Loin de moi, la pense de faire aucune hypothse
plus ou moins justifie sur ees populations. Mon but
est plus modeste :fournir des documents dtude. Mais
je ne puis , cependant, me dispenser de signaler , quoique
cela saute immdialement aux yeux, la s imilitude com
plete, l ' identit mme de certains objets avec d'autres
du Mexique et du Prou. Pour ce qui est du Mexique,
rien d'tonnant puisque le puissant empire englobait le
Salvador dans sa sphre d'attraction et en faisait une
province au moins temporairement tr ibutaire, s inon
toujours bien soumise. Un dialecte Nhuatl y tait parl
et a laiss son empreinte dans un grand nom bre de
noms de lieux du Salvador jusqu'au Lempa. De l 'autre
ct de cette r ivire, i ls appartiennent d'autres
familles de langues. Le nhuatl subsiste encor dans la
Costa del Balsamo, quoique en voie rapide de dispa-
rition. Mais que des vases, comme les Silvadores,
P L .
VII , et le buv eur de Chich a, P L . X, se prsenten t
absolument identiques aux spcimens classiques et bien
connus du Prou, c'est la un fait plus tonnant qu'il
fallait s ignaler l 'attention, car il ne suffit point, en
raison de l 'normit de la distance, de dir, pour expli-
quer cette identit, que l 'esprit de l 'homme tant un ,
est arriv en des rgions tres loignes aux mmes
p r o cedes p o u r ex p r imer les mmes co ncep t io ns ; de la
ne peut rsulter que l 'analogie, non l 'identit. Toute
thorie sur les migrations amricaines devra dsormais
teir compte de ees faits .
Les objets choisis comme types ne paraissent pas
to u s d 'u ne mme p o qu e. Qu elqu es -u ns d 'u ne factu r e
tres archaque, montrent bien qu'ils s 'chelonnent
vraisemblablement sur de longues priodes de temps,
et sontpeut-tre ds des populations diffrentes. Aller
au-del de ees conclusions tres genrales serait certai-
nement p r matu r .
Nous avons deja vu que le Salvador a ses grandes
cites disparues; i l a de plus ses Mounds, ou tout au
moins des constructions en terre d'un caractre ana-
logue. Cela resulte de la dcouverte par le capitaine
Touflet de grandes leves de terre dans la plaine de
Zapotitlan, entre les volcans de Santa Ana, ou Lamate-
pec (montagne pre), et de San Salvador ou Quetzalte-
pec (montagne du Quetzal), du nom du magnifique
o is eau de p ar adis du Centr e-A mr iqu e
{Trogon
resplendens), dont les belles et longues plumes verte s
de la queue taient un important et prcieux objet de
tribut de ees populations pour l 'empire Aztque. Le
trac de ees Mound s, relev par mon compag non sur
une grande longueur, indique des formes favorables au
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flanquement des dfen seurs. C'taie nt done peut- tre
des ouvrages dfensifs s 'appuyantd unctau n maras
presque infranchissable, la c inega de Zapotitlan, de
l 'autre un important affluent du Lemp a,le Rio Sucio
ou rivire sale, de la co u leu r de ses eau x char ges
d'alluvions. C'est de la que provientle beau vasede la
Pl .V.
Non loin de l se trouve un profond lac cratrique
du volcan de San Salvado r , le C h a m n i c o , au centre
duquel se trouvait, dit la tradition, au temp s de la
conqute, sur un lot abrupt,un sanctuaire vener orn
de statues colossales , que les fanatiques espagnols
auraient prcipites dans ses eaux.
A l 'extrmit
sud de la
Cordillre ctire, prs
de
P anchimalco
et de
Huizucar, existe
un
r o cher
qui
fer me
un troit ravin
et qui
porte
une
immense statue tres
grossire
et
tres archa'ique
de 8 9
mtr es
de
haut.
C'es t
la
Qu ebr ada
del
do lo .
La
vgtat io n
est
tellement
dense qu'il
a t
impossible
d en
faire
le
dessin.
Enfin prs
de la
fr o nt ire Gu atm al tqu e,
se
trouve
le grand lac de Gu i ja , p eu t-tr e fo r mpar une(coule
mo der ne des volcans, teints maintenant,le San Diego
et le Masatepec (montagne du
cerf).
D'aprs les traditions
indiennes rapportes
par Don
Marcos Mara Valle,
cur de Santa Ana ( i858) ,une ville importante aurait
t engloutie lorsde lafo r mat io ndu lac et on pourrait,
affirme-t-il , apercevoir le s o mmetde ses ruines quand
le niveaudu lac s 'abaisse suffisamment au-dessousde la
hauteur nrmale. Malgr plusieurs tentatives je n ai pu
vrifier le fait. Je ne puis done me p r o no ncer sur sa
ralit.
Ce simple resume montre quelle r iche moisson
ar cho lo giqu e
le
Salvado r p r o met
aux
explorateurs
de
l 'avenir .
De
ce qui
precede resulte qu'il tait bien inutile
de
do nner
la
p r o venance p r s u me
de
chaqu o b jet . Cela
n'apprendrait
pas
grand' chose. Q u'il suffise
de
dir
que
Mo ntep ec , Co mas agu a, Val le
San
J u a n
de
Co ju tep ec ,
La Bermuda (premire assiette
de San
Salvador avant
la ruine
de
1538-39)
et
To nacatep ec , s o nt
les
localits
qu i
ont
jusqu'ici fourni
le
plus
de
reliques anciennes.
P as s o ns maintenant
la
description sommaire
des
67 objets representes dans
cet
lbu m.
P L .
I,
Fig.
1.
Vas e
en
terre bistre lustre, reput
Vase
tribu
de
baume. On sait que le baume
dit du
Prou se r co l ta i t u niqu ement au Salvador, dans les
forts de la Cordillre ctire qui s 'tend entre Acajutla
et leportde La Libertad. Les Espagnols voulant cacher
la provenance de ce prcieux vulnraire le t r ans p o r -
taient au C a l l a o , d o il parvenait en Europe par
l ' is thme duD ar ien et N o m b r e de D io s . II tait ainsi
qualifi du nom de son pays d'origine apparente. Ce
produit parait avoir t un imp o r tant o b jet de traficet
de tr ibut,et par suite, r en d'tonnant qu'ilft enraison
de sa grande valeur intrinsque, enferm dans des vases
r ichement deco r es . D ans la regin de l 'arbre bau me,
Myroxylum pubescens ou Balsamiferum, ees vas es se
r enco ntr ent fr qu emment et reprsentent souvent un
r emar qu able gal l inac,le Paujil (crax globicera), qui se
nourrit de son fruit. Le type represent ici est curieux
par Faccentuation des traits . Nous retrouverons dans
d'autres objets les trous qui ento u r ent les yeu x , les
sortes delar mesenreliefqui en dcoulent, lesridesdes
j o u es . En profil , cette
tete
semble ornee d'une barbe,
sujets urlequel n ous aurons revenir .
P L . II, Fig.2 . Autre vase tr ibut de bau me,de
mme ter r eque lep r cdent etr ep r s entant une poule
couveuse.
Fig. 3. Co l l ier . Les perles sont en trra cotta
de pte fine et mlange, rappelant certains porphyres
br chi fo r mes r o u getr es . II se ter mine par deux figu
rines enjadi te , d un dessin grossier , mais admirable-
ment polies .
P L . III, Fig.4. Gr and vas e tr ibut de bau me,
cylindrique, un peu rtrci la bas e, et bris la
partie infrieure, avec la
tete
d un personnage coiff
d'un haut bonnet decor. Lafo r mede ce vase rappelle
celle de certaines poteries recueillies dans l 'quateur
pa rM. deG nzbo u r g (mu s e ethnogr ap hiqu edu Tr o ca-
dro), reproduisanten partie ceuxde la Fig. 1.
P L . IV, Fig. 5.
Grande coupe tr pode
en
terre
noire lustre. Lespieds reprsentent des tetes d'animaux,
p eu t-tr e
le
Co yo t l , lo u p mex icain .
Le
p o u r to u r
est
orn d'une sorte
de
r o s ace,
que je n ai
r enco ntr e dans
aucun autre objet,
et
d'une sorte
de
crochet intrieur
qui
se retrouve ailleurs.
Ces
vases tr podes
longs pieds
sont tres rpandus dans toute l 'Amrique cntrale,
et
on
le s
retrouve jusque dans l 'quateur.
Fig. 6.
Vas e
en
terre noire lustre
ettres
fine,
fo r m
de
quatre fruits ovoides runis
par des
tubulures
et
un
tuyau
en are. Ce
mo dele ,
tres
lgant ,
est de
type
pruvien.
Le
mu s e
du
Trocadro possde, sous
le
n 4 4 2 6 ,
un
vase tout pareil rapport
par M. Ch,
Wiener
de
sa
mission
au
P r o u .
P L . V, Fig.
7 .
Gr and vas e p eint
en
rouge, bleu
et
j au ne,
de
48 cent imtr es
de
haut
sur 3o de
lar ge,
et
d'une terre grossire.
II
r ep r s ente p r o bablement
quelque divinit indtermine.
P L .
VI, Fig.
8.
Gr and vas e br i s p o r tant
un
personnage avec
sa
cuirasse
et
tenant
de la
main droite
cet objet encor
mal
dfini
qui se
trouve dans
les bas-
reliefs
de
P alenqu e
et que l on
croit tre
une
sorte
d'encensoir .
Les
traces
du
fond bris
se
vo ient
au
tiers
de
la
hau teu r
partir de
la
base, disposition assurment
trange. Deux cotes saillantes
de 5 6
cent imtr es
le
bordaient latralement.
Fig.9. Grande idole accroupie, en lave, et
vu edeprofil . La langue sort del a b o u c h e , le frontest
ex cep t io nnel lement co nvex e.
P L . VI I , Fig.10et11. Silvadores en terre noireet
lu s tr e.Je co nnaisaumo insunedizainede cesvas esau
Salvador. Cette forme, classique
au
P r o u ,
se
retrouve
ici parfaitement identique, jusqu'aux ornements en
zig-zags et aupointillde la figure 1 1. Levas e, fig. 10,
est orn degr ecqu es et deplicans la P r u vienne.Le
Silvador n
7070
dumu s e duTr o cadr o , t r o u ve San
P edr opar M. Droullin, nediffreque parl 'abs ence de
bras.
P L . V I I I , fig. 12 . Vase cylindrique en terre bistre
avec ornements peints en r o u ge vif et deu x p er s o n-
nages coiffs de p lu mes et ceinturonns d'immenses
nceuds. Une fr ise dcore d'ornements court autour
du bord du vase.
Fig. i3. Faced unvase simple, autre que le
Silvador vu deprofil dan s la figure 11 . lis sont presque
identiques. On remarquera l ' inclinaison exagredes
yeux, que
l on
retrouve tres exceptionnellement dans
des
vases pruviensdu muse d'ethnographie du Trocadro
et no tamment dans un de ceux (n2941 trouve aux
envir o ns de Lima (mission d'Orbigny).
Fig . 14et1 5. Vases vares ayant leurs s imilaires
au P r o u .
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r P L . IX, Fig. 16 . Vas e p ans u en ter r e b is tr e , avec
cannelu r es fo r tement accu s es et o r nements go m-
triques la partie suprieure. Au centre, une
tete
masque en haut-relief.
Fig . 17 . lgant vase en terre brue avec
l 'ornement en crochet deja s gnale Fig. 5.
Fig . 18 . Vase en terre bistre, orn d'S et de
deux singes grotesques, peints en rouge vif, dont les
attr ibuts sexuels (?) sont r idiculement exageres. Cette
forme de vase est tres frquente, et sous le nom de
Guacal a persiste jusqu' main tenan t dans les usages
domestiques. De semblables calebasses, parfois r iche-
ment ornees la pointe, servent encor aux Indiens
contemporains se verser de l 'eau sur la tete dans leur
bain presque quotidien.
Fig .
19 .
Vas e
tete
d'animal grotesque, dont
la forme se retrouve identiquement la mme au Prou.
A la bas e, o r nement en cr o chet .
P L .
X , F ig . 20 . Vase en terre noire grossire
reprsentant un buveur. Cette forme est identiquement
celle d'un vase compos de deux buveurs gaux prove-
nant de Jupangui (dpartement de Cuzco), et d'un autre
simple de la spulture restaure par M. Hamy avec les
matriaux provenant d'Ancn prs de Lima, mission de
Cessac, qui se voient au muse du Trocadro. I I faut
cependant noter une petite diffrence. Dans les spci-
mens pruviens, le buveur de Chicha tient son vase
vertical: i l va boire; i l le tient au contraire horizontale-
ment dans celui du Salvador: i l a bu.
Fig .
2 1 .
Tete grotesque coiffe d'une mitre
ornee de cornes.
Fig .
2 2.
Pied avec bracelet et sandale fixe par
un cordn qui, passant entre deux orteils , vient se
rattacher autour de la cheville. Cette chaussure s 'est
conserve parmi les Indiens modernes sous le nom de
Caite .
P L . XI , F ig .
23 .
Dveloppement d'un vase cylin-
drique deux personnages accroupis en bas-relief, dont
l 'un surtout a le type palenqueen. On remarquera leur
gigantesque coiffure attache par une sorte de long et
large ruban.
Fig . 24 . Figurine creuse reprsentant un person-
nage tete d'oiseau qui, les mains sur le ventre et la
tete fortement releve, a une expression d'orgueil assez
artistement rendue. On y remarque deux trous sur la
poitr ine, autant aux paules et aux pattes . C'est un
sifflet renfermant de petites boules d'argile. Ces objets ,
de forme tres variable, sont communs et, sous le nom
deChin-Chins persistent au Centre-Amrique comme
jouets d'enfants , de telle sorte qu'il est parfois malais
de se prononcer sur l 'antiquit d'un exemplaire pris en
particulier . I I est toutefois bien avr qu'on en rencontre
associs avec d'autres objets incontestablement prco-
lo mbiens .
Fig . 2 5 . Petit vase en lave reprsent ant un
personnage accroupi et d'un caractre tres archa'ique.
P L .
XI I , F ig . 26 . Tete creuse en terre jaune
reprsentant peut-tre Tlaloc, dieu de la pluie et des
orages. I I en a les cercles oculaires , le tortillon des
lvres et les longues dents espaces.
Fig .
27 .
Grenouille en terre noire, le cou
tendu, la tete releve. Cet animal est frquemment
represent au Salvador comme dans le Guatemala, le
Cu ndinamar ca , l es Gu yanes et mme le Br s i l .
Fig .
28 .
Vase quadripode deux anses, type
spcial.
Fig . 29 . Vase anse avec le pointill pruvien
et orn d'un animal couch sur la panse. Toutes les
collections d'antiquits pruviennes renferment des
vases plus ou moins identiques celui-ci
F ig . 3o . lgant Gu acal avec o r nements r o u ges .
P L . XI I I , F ig .
3 i .
Remarquable figurine en jadite
parfaitement polie. Ce personnage pansu, avec ses
yeux troits releves en dehors comme dans le vase
figure i3 , est dans l 'attitude dite bouddhique. Sa tete
est surmonfe d'un appendice qui pouvait servir
d'attache pour en faire une massue ou une crosse de
cr mo nie.
Fig .
32 .
Vase anse tubule avec un animal
tendu sur la panse, d'un style commun dans le bas
P r o u .
Fig . 33 . Vase reprsentant une sorte de Tlaloc.
L'Indien qui le possdait s 'en servait comme de chan-
delier . I I en tait de mme pour le vase en lave, fig. 25 .
P L . XI V , F ig .
34 .
Vase en forme de poisson, fort
semblable des spcimens pruviens d'une collection
du muse du Louvre.
Fig . 35 . Plaque peinture corporelle. Les
dessins en sont moins fins que ceux de provenance
mexicaine du muse du Troca dro, mais la destination
en es t inco ntes tablement la mme.
Fig. 36. Fragment de vase portant une tete en
masq ue, dont les pomm ettes saillante s et le r ictus
rappellent un vase du haut Prou de la mission Dom bey.
Fig . 37 . Tete grossire dont le type est aussi
fr qu ent au Salvado r qu 'au Gu atemala .
P L .
X V, F ig . 38 . Fr agment de vas e r ep r s entant
un e tete tatoue ou peinte. On ne peut se dfendre de
lui trouver une ressemblance frappante avec certains
types de Peaux-Rouges. M. le D
r
H amy, co ns er vateu r du
muse d'ethnog raphie, ne voit la que des reprsenta-
tions de peinture analogues celles dont on peut cons-
tater la prsence sur certaines statuettes anciennes du
Yu catn .
Fig .
39 .
Petit vase en forme de poulet. I I rem-
fermait encor un peu d'ocre.
Fig . 40 . Chin-chin . La tete est coiffe d'ua
diadme.
Fig . 4 1 . Tete en terre jaune coiffe d'un dia
dme de plumes. Les dents sont espaces.
P L .
XVI . F ig . 42, 43 , 44 , 45 , 46 et4 7. Six vas es
vares en terre noire lustre, dont un, figure
4 2 ,
porte
un animal dans une attitude souvent choisie par les
cramistes pruviens, et un autre, figure 4 3 , est orn
de grecques et de zig-zags avec une gueule largement
ouverte pour ouverture. Ce type n'est pas non plus rare
au P r o u .
P L . XVI I , F ig . F ig .
48 .
Idole grossire en terre
jaune, dans l 'attitude oratoire bien connue et d'un
caractre tres archa'ique.
Fig . 49 . Figurine fminine accroupie. La face
a une expression douce et tr iste, d'une grande intensit.
Fig . 5o et 5 i . Chins -ch ins d iver s .
Fig .
52 .
Statuette fminine en lave d'un grain
tres fin.
P L . XVI I I , F ig .
5 3.
Bel le
tete
en lave perce d'un
trou la traversant de part en part, sans doute pour la
suspendre ou l 'emmancher. On sait que des
tetes
en ma-
tires diverses plus ou moins prcieuses, taient parfois
suspendues la ceinture de certaines grandes statues
mexicaines, tandis que d'autres taient emmanches
pour former des massues ou des crosses de crmonies.
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Fig .
54.
V as e p er so nnage et manch e.
. - F ig.
5 5.
Vases personnage quadrupde d'un
type indit. On en remarquera la barbe abondante, alors
que toutes les populations aborignes de l 'Amrique
taient et ont encor presque imberbes. I I faut peut-
tre voir l une reprsentation, plus rare d'ailleurs au
Centr e-A mr iqu e qu 'au Mex iqu e, des t r adi t io ns r ela-
tives des visiters barbus qui jouent un si grand role
dans les mythes religieux Aztques etToltques se ratta-
chant Qu etzalco at l -Cu cu lcan .
P L . XI X , F ig . 56 . Magni f iqu e o b jet de p o r p hyr e
gris , d'un sup erbe poli et absolum ent indit. La tete,
sculpte en bas-relief sur un des cts , prsente un
caractre hautement artistique. Si sa forme genrale
en U rappelle les colliers sacrifices du Mexique (Ori-
zaba , P u ebla ,
etc.),
ses dimensions, qui ne sont gure
que le tiers de eelles de ceux-ci, la nettet de ses aretes ,
ne permettent gure l 'assimilation. La nuque d'une
victime adulte n'y passerait point. La partie suprieure
est rugueuse comme si elle avait t frappe coups ce
pierr. On ne peut jusqu' prsent se hsarder attr i-
buer cette belle et remarquable pice un usage dfini.
P L ; X X , F i g .
5 7.
Metlatl en lave, trois pieds, et
orn d'une
tete
fantastique. Ces objets se retrouvent
fr qu emment au Centr e-A mr iqu e, o i l s s er vaient et
servent encor moudre le mais au moyen d'un rouleau
de lave lgrement bo m b. Ceu x de l 'p o qu e mo der ne
sont formes d'une simple plaque concave et ne portent
jamis ni pieds, ni ornements, ce qui sufit prouver
l 'antiquit de celui-ci.
Fig. 58. Tete de singe (Atle) sans trace de
trou ni de saillie d'emmanchement.
P L .
X X I , F i g . 59 . P laqu e minee de p o r p hyr e
feldspathique tres dur, et parfaitement polie, reprsen-
tant une tete de Paujil . L'appendice infrieur servait
manifestement le fixer un manche de bois . C'tait
done tres vraisemblablement une massue ou une crosse
de crmonie.
Fig .
60 .
Vase bris en terre noire, reprsentant
un animal qui se tient le museau de la main droite,
attitude qui se retrouve parfois dans certaines pices
pruviennes.
P L .
X X I I , F i g . 61 et 63. Haches en serpentine
verte parfaitement polies . Le tranchant est d'une remar
qu able net tet . Ces ar mes s o ntfo r tco mm u nes et s u r to u t
on en rencon tre un grand nombre de tres petites , n'aya nt
que 5
6
centimtres de long seulement, que les
pauvres Indiens du Honduras et du Guatemala offrent
au Christ noir d'Esquipulas (dpartement de Chiqui-
mula), lors du plerinage annuel auquel ils se rendent
en janvier , quand ils ne peuvent faire d'offrande plus
prcieuse. On pourrait l faire chaqu anne de magni
fiques tudes anthropologiques sur les Indiens du
Centre-Amrique, car ils s 'y rendent en foule par de
longues et pnibles marches, tant du Mexique que de la
Colombie mme, suivant en longues files les sentiers
des montagnes, et chantant des cantiques tout le long
de leur route. Ce fait qu'ils donnent encor ces haches
une destination religieuse, montre bien que tres proba-
blement des la plus haute antiquit elles avaient une
attr ibution analogue, l 'exigut de leurs dimensions ne
permettant videmment pas d'en faire des armes. Des
Dieux de la mythologie aztque, elles sont passes sans
transition au Christ des conqurants espagnols .
Le grand nombre de ces petites haches pourrait faire
croire la persistance de leur fabrication. Je n'ai pu me
procurer aucun ndice permettant de le supposer.
Fig .
62 .
Fleche en obsidienne. Elles sont
communes au Salvador, o je n'en ai jamis vu d'un
travail plus fin que celle ici reprsente. J'en ai vu
qu elqu es -u nes net tem ent co u r bes dans le s ens de leu r
plan.
P L .
XXIII , Fig. 65. Grande idole en lave (andsite)
dans l 'attitude oratoire dj souvent s ignale. Le Salva
dor en fournit de toutes dimensions. Le travail rappelle
celuide certaines pices des Petites Antilles .
Fig .
64 .
Masque peint de bois tres
lger. Ces objets ne sont pas tres anciens, et
servaient encor, i l y a 3o ou
4 0
ans, la reprsentation
de pices religieuses, tout--fait analogues aux mystres
du moyen-ge, qui se jouaient pendant la semaine
sainte sur un sujet invariable moros y cristianos. et
o se retracaient les longuet luttes des Espagnols contre
les Maures et leur succs final. Cet usage a disparu;
mais j 'ai encor vu jouer San Salvador au mois d'aot
des pices religieuses reprsentant les pripties de la
lutte entre le Diable et Saint Michel, alors que se
donnent de grandes ftes dont l 'origine remonte
l 'poque o chaqu anne Fuique galion espagnol
arrivait au port d'Acajutla, apportant la colonie les
produits de la mtropole et les ordres du Roi.
P l . XXI V, F ig .
66 .
Mmes o bs er vat io ns .
P L . X X V , F i g .
67 .
Cas qu e en bo is de la mme
destination que les masques prcdents . A la partie
infrieure, des trous servaient suspendre les pices de
monnaie. Ces casques personnages se retrouvent sur
toute la cote du Pacifique jusque dans l 'Alaska. On
remarquera dans celui-ci lagrenouille dont la frquence
a dj t s ignale, notamment au Guatemala, chez les
Chibchas du plateau de Bogot, et jusqu'au Brsil .
DE M O N T E S S U S DE B A L L O R E
N O T E
Anlyse comparative despoteriessalvadornienneset pruviennes
Pendant l i mpressi on de l ouvrage, des dou tes ont t mi s sur l a provenan ce de
certai ns objets, en parti cul i er par M . l e D Ham y, conservateur du mu se du Tro
cadro. II est en effet trange de voi r que pl usi eurs se rencontrent i denti ques des
types Pruvi ens , a l ors que jusqu prsent l es pays i ntermdi ai res entre l e Prou et
l e Sal vador n en ont pas fourni de sembl ab l es. Ces objecti ons s appl i quent aux su i -
vants : 6, pl . IV; 10 et n, pl . VII ; i 3, pl . VIII ; 20, pl . X ; 2 9, pl . XII ; 34, pl . XIV;
42 et 43, pl . XVI . M al gr l es consi drati ons ex poses pl u s haut sur l or i gi ne des
arrt i qui tds sal vadorni ennes et l eur authenti c i t en dehors de foui l l es rgul i res et
sci enti fi ques, consi drati ons qui doi vent tre tendues tout l e Centre-Amri que, l es
doutes mi s m ont gagn , et je donne i c i l e rsul tat d anal yses contradi ctoi res fa i tes
l col e Po l ytechni que . Le dbat reste ouvert , car entre l es poteri es du Sal va dor et
cel l es du Prou on ne trouve ni l i denti t qui confi rmerai t l es objecti ons, ni l a di ssi
mi l i tude compl ete qui l es renverserai t .
L ex ame n m i eroscopi que des poteri es du Sal vador , soi t en coupe, soi t en pl aques
mi nees, mo ntre tres nettement l ex i stence d une couverte . La p te est tres r i che en
fel dspath, et conti ent gal ement de l amphi bol e et du pyrox ne avec des grai ns
d ox yde de fer . L es poteri es du Prou prsentent l es mm es l ments, mai s en
proporti ons di ffrentes. Les matri aux des deux poteri es provi ennent de roches
vol cani ques, mai s e l l es sembl ent tre de nature di ffrente, autant qu on peut se
prononcer sur des mati res ayant subi une tr i turati on. La pte du Prou st sensi -
bl ement pl us r i che en fel dspath, et l es mi crol i thes sont pl us abondants dans la
pte du Sal vador . Cest l l a pr i nci pal e di ftrence.
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