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Pour le
par
Présentée et soutenue publiquement le 10 Décembre 1990
DOCTOIlAT D'ErrAT EN MEDECINI~
(DIPLOME D'ETAT)
Année 1989-1990
DIETfI ATAFY GaudensInterne des hôpitaux
né le 29 Août 1956 à Divo (ReD
COMPOSITION DU JURY:
Président:.Directeur:Assesseurs:
Monsieur le Professeur CORNET LucienMonsieur le Professeur E'rq'E Ambroise
)~iiiJ. . ".:r-.~Slt)Sleur le Professeur Ra UX Constant
.. Mü<nsicur le Professeur Ag~égéDELAFOSSE Roger Charles .
LE SUICIDANT N'EST PAS UN ETRE A CONDAMNER
C'EST UN ETRE EN PERIL
LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT
DE LA FACULTE DE MEDECINE
1989 - 1990=======::::==
r
DOYEN
ASSESSEURS
PROFESSEURS
L. K. MANLAN
M. KANGA, A. EHOMAN, W. DJIBO
['lM. ASSI ADOU JéréJme
ATTIA Yao Roger
AYE Hippolyte
BEDA Yao Bernard
BOHOUSSOU Kouadio
BONDURAND Alain
CORNET Luc .Len
COULIBALY Ouezzin André
COULIBALY Nagbélé
COWPPLI-BONY Kwassy Philippe
DIARRA Samba
DJEDJE André-Théodore
DJIBO l>Jilliam
E5S0H NOMEL Paul
ETTE Ambroise
GUESSENND Kouadl~ Georges
KADIO Auguste
Pédiatrie
Hépato-Ga5t ro-Enté rologie
Maladies Infectieuses
Médeci"e Interne
Gynécologie-Obstétrique
A{- =- s thé sie - Réa n i mat ion
Cri i rc.r q i e Thorèciqueet Cardio-VasculairePneumo-Phtisiolgie
Anatomie-Chirurgie Général=
Gynécologie-Obstétique
Radiologie
Traumatologie et Orthopédie
Pédiatrie
O.R.L.
Médecine Socialeet Santé Publique
Maladies Infectieuses
KEBE Memel Jean-Baptiste
KETCKOU Sié Ferdlnand
Anatomie - Urologie
8iochimie
II
ODr Assamoi Marc Cardiologie
OUrlTTARA Kouamé
ROUX Constant
SANTINI Jean-Jacques
YAO-DJE Christophe
2. PROFESSEURS ASSOCIES
Chirurgie Thoraciqueet Cardio-vasculaire
Chirurgie Infantile
Neurochirurgie
Urologie
Mt1. GIORDANO Christian
HAEFFNER Georges
Neurologie
O.R.L.
3. PROFESSEUR EN SERVICE [XTRAORDINAIRE
M. HEROIN Pierre
MAITRES DE CONFERENCES AGREGES
MM. ABBY Blaguet Clément
ANDOH Joseph
ASSALE N'dri Georges
BAH Zézé Vincent
BAMBA Méma
BES5ARD Germain
EJOGUI Pascal
BOUTROS-TONI Fernand
COFFI Dick Sylvain
DAGO Akribi Augustin
DEMAFOSSE Roger Charles
DJEDJE Mady Alphonse
Radiologi?
Pédiatrie
Parasitologie
Neurochirurgie
O. R. L.
Pharmacologie
Physiologie
Biostatistiqueet Informatique Médicale
Anesthésie-Réanimation
Anatomie Pathologique
Psychi2ltrie
Urologie
Mme
MM.
MIe
MM.
Mme
MM.
Mme
Mme
MM.
MIe
Mme
MM.
BANA Abdoulaye
BANKOLE-SANNI Roumanatou
8ASSIT Assad
BENIE Tha Michel
BINLIN~DADIE Renée
Bl55AGNENE Emmanuel
BOA Ya o o Fé li>:
BOGUI Ferron Anne
BOGUI,CO Joseprl
BONI Ehouman Serge
BONY Jean Sylvain
CAMP:"\A Benoi: t
COULIBALY Adama
COULIBALY Maka'l
CREZOIT Greberet
DANGUY-VANGAH Elisabeth
DA SILVA-ANOMA Sylvia
DECHAMBENOIT Gilbert
DIALLO Amadou Demba
DICK Kobinan Rufin
DJ Ar\JHAN Yao
DJE Koffi
DJEHA DJokouehi
DO REGO Anicet
DREESSEN Alice Julienne
EHUA-AMANGOUA Evelyne
EHUA Somian Françis
Chirurgie Orthopédique
Chirurgi~ Pédiatrique
Chirurgie
Gynécologie-Obstétrique
AnesthéSie-Réanimation
Maladies Infectieuses
Neurologie
Cardiologie Médicale
O.R.L.
Gynécoloçie-Obstétrique
MédeCine du Travail
Médecine Interne
Urgences Chirurgicales
Maladies Infectieuses
Stomatologie
P.P.H.
Chirurgie Infantile
Neurologie
Médecine Interne
CHirurgie Générale
Gynécologie-Obstétrlque
Chirurgie
Dermatologie
Pédiatrie
Anesthésie-Réanimation
Pédiatr-ie
Chirurgie Générale
VI
MAITRES-ASSISTANTS MONO-APARTENANTS
v
Mme
n .
DOSSO Yolande
PALOMBO Robert
Physiologieet Exploration Fonctionnelle
Biophyslque
ASSISTANTS DES HOPITAUX - CHEFS DE CLINIQUE A LA FACULTUE
1", • ADJOBI Elloh
ADJORLOLO-SANOGO ChristIane
ADJOUA Rlth Pascal
AODH Adoh
ADOM Ahoussi
AGOH Serge Antoine
AGUEHOUNDE Cosme
AHNOUX Ahnsanou
AKA Boussou Romain
AKA Kroo Florent
AKANI Aye François
Gynécologle-Obstétrique
Ophtalmologie
O.R.L.
Cardiologie
Médecine
Chirurgie
Chlrurgie Infantile
Chirurgie
Dermatologie
Pédiatrie
r'-Jeu r o 1og i e
~le AKE Evelyne
~. AMANI N"Goran
~le AMON Tanoh Flore
MM. AMONKOU Akpo
ANOMA AND Mathieu
ANONGBA Danho Simplice
AOUSSI Eba François B.
ASSA Alou
ASSE NDri Henri
BAl'lBA 1nsa
Cardiologie
Psychiatrie
Pédiatrie
Anesthésie-Réanimation
Gynécologie-Obstétrique
GynécologIe-Obstétrique
Maladies Infectieuses
Stomatologie
Traumatologie-Orthopédique
Chirurgie
Mme
M.
Mme
M.
Mme
Mm.
Mme
M.
N'DRI Koffi Dominique
N'GUESSAN Hen~i-Alexand~e
N'GUESSAN Konan Gab~iel
NIAMKEY Ezani Kodjo
ODEHOURI Koudou Paul
SANGARE Amadou
SANGARE Ib~ahima Séga
SOMBO Mambo
TAGLIANTE-SARACINO Janine
TEA Daignekpo No~be~t
TIMITE-KONAN Adjoua
TUROUIN-TRAORE Hen~i
TOURE-COULIBALY Kha~idiata
TOURE Stanislas
WAOTA Coulibaly A.
WELFFENS-EKRA Ch~istiane
YAfOI Achy
Anesthésie-Réanimation
Chi~u~gie Géné~ale
Anatomie-U~o]ogie
Médecine Inte~ne
Maladies Infectieuses
Hématologie
U~ologie
Immunologie
Santé Publique
Immuno-Hématologie
Pédiat~ie
Chi~u~gie Géné~ale
Gynécologie-Obstét~ique
Chi~u~gie O~thopédique
et T~éHlmatologique
T~aumatologie et O~thopédi
Gynécologie-Obstét~ique
P.P.H.
MAITRES DE CONFERENCES - PRATICIENS HOSPITALIERS
Mme
Mme
MONTFORT Ma~ie F~ance
THERYZOL-FERLY Madeleine
Biochimie
Pa~asitologie
MArTRES-ASSISTANTS - CHEFS DE TRAVAUX
MM. ASSOLIMOLI Aka
HONDE Michel
KPLE Faget Paul
OUHDN Jean
5ESS Essiagne Daniel
Pa~asitologie
Anatomie Pathologique
Immuno-Hématologie
Pa~a5itologie
Biochimie
MIe
MIe
M.
Mme
['-lM.
ELOIFLIN Banga
ETTE Evelyne Elie
FAL Arame
GNEBEI Yao Roger
GROGA-BAOA AOINGRA Nicole
GUEOEGBE Fé 1 i >:
HOUPHOUET Kouakou
KACOU Aka Rigobert
KACOU Guikahué
KACOUCHIA Niamkey
KAOIO-RICHARD Michel
KATA Kéké Joseph
KOOJO Richard
KOFFI Eric Mar~in
KOFFI KouakoL:
KOFFI Kouamé
KONAN '{ao Lucien
KONE Brahima
KONE Orissa
KONE Mamourou
KONE Safédé
KOUAKOU Firmir,
KOUAME Yao JUlien
KOUASSI Kanga Michel
KOUASSI Konan Bertin
VII
Anesthésie-Réanimation
O.R.L.
Chirurgie Orthopédique
Gynécologie-Obstétrique
['-1 é d e c i n e l n ter n e
Traumatologie et Orthopédie
Gynécologie-Obstétrique
Maladies Infectieuses
Cardiologie
O.R.L.
Chirurgie Génerale
Urologie
Anatomie-Chirurgie Générale
Gynécologie
Chirurgie ~énerale
Anesthésie-~éanlmation
Médecine Socialeet Santé Publique
Chirurgie Générale
Chirurgie Orthépédique
Psychiatrie
Gynécologie-Obstétrique
Ophtamologie
Gynécologie-Obstétrique
Chirurgie
Chirurgie Thoraciqueet Cardio-Vasculaire
O.R.L.
Mle
MM.
Mme
Mle
Mle
LDHDUES Marie Jeanne
MALEDM8HO Jean-Pierre
MENSAH William Narcisse
MIGNONSIN David
NANA-DIARRA Jeanne
NANDJUI Béatrice
N"DATZ Méliane
VIII
Médecine Interne
Chirurgie Générale
Cardiologie
Anesthésie-Réanimation
Médecine Socialeet Santé Publique
Réeducatlon
P.P.H.
MM. N"DRI Kouadlo
N"DRI N"Guessan
Mme N"DRI-YOMAN Aya Thérèse
M. N"GBESSO Roger Daniel
Mme NIANGUE-BEUGRE Martine
Gastro-Entérologie
Radiologie
Pédiatrie
Mme
l'lM.
Mle
M.
Mle
NIOUPIN-BOUADOUA Emma
OUATTARA Dilai Noël
DUATT~îRA Doignor,
OUEGNIN Georges-Armand
OULAI Soumahoro
PLO Kouié
PRINCE Agbodjan John Ajété
QUENUM Gu il 1aume
SALAMI Kassanyou
SEKA Assi Rémi
SISSOKO Souleymane Jacques
SONAN Affoundah Thérèse
TANAUH Yves Raymond
TANOH Amenan H. Laure
Anesthésie-Réanimation
Radiologie-Biophysique
Médec i~,e I" terne
Ur o l oq i e
Pédiatrie
Pédiatrie
Pédiatrie
G'/néCQ 1og ie
Anatomie-Chirurgie Générale
Radiologie
Anesthésie-Réanimation
Neurologie
Chirurgie Thoracique
Gynécologie-Obstétrique
M.
MIe
MM.
MIe
MM.
Mme
Mme
TOTO Amani
TOURE f'lAr~AGBE
TOUTOU Toussaint
VARANGO Guy Gaston
VARLEY Guy Gervais Aka
VILASCO Brigitte Emma
YANGUI-ANGATE Koffi Hervé
YAP08I Yves
YOBOUET-YAO Pauline
YOFFDU-LAMBIN Liliane
Médecine Interne
Pédiatrie
Médecine Interne
Chirurgie Générale
Chirurgie Générale
Anesthésie-Réanimation
ChIrurgie Cardiaque
Anesthésie-Réanimation
Oerm2totogie
IX
ASSISTANTS DE FACULTE - CHEFS DE BIOCLI~nOUE DES HOPITAUX
MM.
MIe
MM.
Mme
MM.
MIe
MM.
ACHY Ossey Bertin
ABISSEY Agba
BASSIMBIE Jeannette
D"HORPOCK Ahoua
DAH Cyrille
DIE Kacou Henri Maxime
DIOMANDE Isidore
DJESSOU Sosse Prosper
EDOH Vincent
FAYE-KETTE Yaobla Hortense
GNAGNE Maurice
MEITE Mory
MENSAH Ado Ado Isabelle
SANOGO Ibrahima
SEKA Seka Joseph
Biophysique Radiologie
Immunologie et Hématologie
Immunologie et Hém2tologie
Anatomie Pathologique
Physiologie
Pharmacologie Clinlque
Anato~ie Pathologique
Biochimie
Bactériologie
Bactériologie
Anatomie-Chirurgie Générale
Immunologie et Hématologie
HistologiF.'
Immunologie et Hématologie
Immunologie et Hématologie
VAO Toutoukpo
ASSISTANT MONO-APPARTENANTS
Immunologie et Hématologie
x
M. N"KO Marcel 8i0chimie
CHARGES DE COURS
Mme AGOH Bernadette
MM. 80GUI Vincent
RANCUREL René
Chimie
LE SUICIDE, CO~~E LA SUPPRESSION DE LA VIE
DE L'ETRE PAR LUI MEME EST-IL UN ACTE
DE COURAGE OU UNE DEMISSION ?
GEEl TEA
( DEVOIR DE PHILOSOPHIE LYCEE III DALOA (1978))
XI
XII
A MON PERE IN MEMORIUM
Toi qUl as su m'apporter l'amour paternel dont j'avais
besoin, la mort m'empêche de te prouver en face toute ma
reconnaissance. Mais pour toi je crie au monde "qui a autant
alme son père comme j'ai aimé le mlen ? et qui a autant été fier du
Slen comme Je l'ai été du mien? "
A MA MERE
C'est grâce à la fermeté dans laquelle tu as éduqu~ tes
enfants que Je SU1S devenu ce que Je suis. Je te dois tout et Je
voudrais que tu trouves en ce travail la récompense de tes
sacrifices.
A MA GRAND' MERE
Tu étais convaincu que tu ne VlvralS pas assez longtemps ?our
me voir devenir médecin. Je suis plus heureux que toi, que ce jour
soit arrivé avant ton "départ". Toi qui a été une mère poule et
une bibliothèque intarissable pour mOl, Je te souhaite de vivre
encore longtemps parml nous.
A Vill GRANDE SOEUR ELISE
Tu as été pour mOl une seconde mere.
Ton dévouement pour tes frères a porté ~n fruit. Je te
dédie particulièrement ce travail.
XIII
A MA FILLE MALIKA
Ta venue au monde m'a apporté bonheur et JOle.
Tu es ma ralson de vivre.
A MES FRERES
MARTIAL
BONAVENTURE
PIERRE
Je vous remercie pour votre amour fraternel, paur le
soutien moral et matériel dont j'ai bénéficié de votre part durant
tout mon cycle scolaire.
A MA BELLE MERE YOBOUET
Je te demande pardon pour toutes les difficultés que j'ai pu
te faire quand j'étais petit.
Merci d'avoir su être aussi une mère pour moi.
XIV
A MES FRERES ET SOEURS
Françoise
Richard
Alexis
Rosine
Roland
Solange
Béatrice
Céline
Angèle
Thérèse
Alexandre
Pour vous tous je suis un être parfait.
Bien sûr je sais que c'est faux. Mais ce sentiment m'a
permis de surmonter bien de frustrations et des difficultés.
Je vous en remercie.
A Georges BREDOUX A MES NEVEUX ET NIECES
Comme je vous aime.
A MA TANTE ADRAH
A ALBERTINE
On dit que le meilleur cadeau qu'un père puisse offrir à ses
enfants, c'est d'aimer leur mère.
Je ferai en sorte d'offrir continuellement ce cadeau aux
notres.
xv
A MES COUSINS ET COUSINES
Les AKA Lambert
Les DIAITH
Les KOFFI N'DJAGNOUNOU
Les DJANGO
Etc ...
A TOUTE LA GRANDE FAMILLE AKA FATOH
A MON COUSIN AKA GBLANH François
La lutte continue.
A FEU MON COUSIN KOFFI AKOSSE Jean Baptiste
Trop tôt disparu à l'âge de 12 ans à la veille de ton entrée
au séminaire.
Malgré les 17 ans passées, tu demeures présent dans mon
esprit.
Je te dédie ce travail en raison du grand amour fraternel
que j'avais pour toi.
A FEU MON ONCLE KOFFI
A MES ONCLES ANDRE ET AKA LAMBERT
A MON TUTEUR ET COUSIN GEORGES CURNEY
Tu m'as toujours témoigné ton affection et ton soutien.
Je t'en remercie.
XVI
A BILE BOUAH MATHIEU
Tu as un seul défaut; c'est d'aimer les autres plus que toi
même et de te sacrifier sans cesse pour les autres. Même Sl on te
traite pour cela de zélé et de naîf, n'essayes pas de te défaire
de ce merveilleux defaut.
Tu demeures un modèle de la nature humaine pour moi.
A DAHO
Tu m'as presque forcé à rédiger ma première question
d'internat. Je t'en serai toujours reconnaissant. Je te dédie
cette thèse et te remercie pour tout ton soutien.
A DIPIELTE SOM
Avec toi j'ai appris ce que c'est que la générosité et
l'humilité. Je te remercie pour ta grande amitié.
A NIANGO JEAN PIERRE
Avoir un bon ami, c'est avoir un second frère.
Tu es mon ami.
A NELLY OUASSENAN
Pour ma grande sympathie pour toi.
XVII
A MES AMIS DE FACULTE
CLOTILDE
i"lANDAH AGNES
FREDERIQUE YACE SOUMAH
OREGA MARC
ALPHONSINE
AGOUSSI PHILOMENE
A ANOMA SYLVIA
Tu m'as permis de choisir ma voie dans mes études médicales.
Je t'en serai toujours reconnaissant.
Je te remercie pour tout.
MES COLLEGUES DE SERVICE
COSME
OUATTARA
GAOUSSOU
KEITA
MELEDJE
Il faudrait que la famille que nous formons se maintienne
dans l'unité.
A TOUT LE PERSONNEL DE LA CHIRURGIE INFANTILE DU CHU DE YOPOUGON
A CELINE BOISNOEUF
A la seule fille de mon groupe d'études
XVIII
A LA 16 ème PROMOTION DE LA FACULTE DE MEDECINE
En particulier a
YVES
LUCILLE
EVELYNE
PHILOIvlENE I\lAOTA
A M.ES NolIS
CONSTANCE
OUATTARA
GILBERTE
HELOISE
SONIA
LUCIE
A MES BELLES SOEURS
KOUAKOU GENEVIEVE
ZADI AURELIENNE
A MES AMIS D'ENFANCE
ACHOUMOU
DAKAUD
KOFFI KAN
DRESSEN Alain
Pour toutes les joies et les souffrances que nous avons
vécues loin de nos parents.
A CLEMENTINE
Merci de m'avoir accepté comme ami.
A MADfu~E OUATTARA MELANIE
Pour ta sympathie et ton amitié.
A MES M1IS
BA.."1BA
AIMEE
ELISABETH
INHA
ISABELLE
CHRISTIAN
ERIC
GBAZI
DIOHANDE HM1ADOU
GLAWDYS
MARTINE
AU BUREAU EXECUTIF DE L'A U C
ANOMA CAt\1ILLE
BALLA
JEAN LOUIS
HERVE
BRICE
MAI
XIX
xx
AU COMITE DIRECTEUR ET A TOUS LES SPORTIFS DE L'A U C
Je vous remercie de m'avoir appris à militer
AU DOCTEUR KOUASSI BERTIN
Ce travail est aUSSl le tien.
Je te remercie pour toute ta disponibilité.
AU PERSONNEL DU SERVICE D'O.R.L DU CHU DE COCODY
Dr. BOGUIFO
ADJOUA
ETTE EVELYNE
DJIBO
RAOUL
LUCIEN
NADINE
AMY
ERNEST
Etc ...
Je vous remercie de m'avoir accepté et intégré au seln
de la famille que vous formiez.
AUX DOCTEURS DURAND ET KONE DRISSA
Pour votre encadrement et votre enseignement.
XXI
AUX MEDECINS DE H P B
Jamais je n'ai vecu d'ambiance aussi formidable durant tout
mon cursus universitaire.
Je ne vous oublierai Jamals.
PROFESSEUR N'GUESSAN ALEX
Tu as été le grand frère que j'ai pas eu à la facultéo
Tu m'as conseillé et aidé. Je t'en SUlS infiniment
reconnaissant.
A BILE MADELEINE.
Je te remercie de m'avoir accepté comme ton petit frère et
de m'avoir proposé la réalisation de cette thèse.
A IGNACE TEBY ET CYPRIEN EHOUILLET
Sans vous, Je n'aurai Jamais pu terminer à temps cette
thèse. Je vous remercie pour votre dévouement.
A L'ATAFY
A TOUS LES CHRETIENS
A MES TUTEURS Mrs KOUADJILI ET DIARRASSOUBA
Grâce à vous mon seJour à Daloa a été moins pénible.
Je vous en suis reconnaissant.
XXII
A TOUT LE PERSONNEL DE LA BIBLIOTHEQUE
A TOUS CEUX QUE J'AI PU OFFENSER VEXER ET BLESSER SANS M'EN F~~~~=
COMPTE.
A TOUS MES AMIS ...
Nos remerciements à :
- Mr. A. BASSITCHE professeur à la faculté des lettres de l'U N C l
- Mr. ESSANE Séraphin Ethno-Sociàlogue, chercheur à l'U N C l
Président du Kaïdara.
- Mr. AKA YAO Lambert député d'Adjamé
Notable à Tiassalé.
- Mr. KASSI KAKATO, Notable à Niamoué.
- Mme AMY, Major en ORL au CHU de Cocody.
- Mr. OOSSO, Major du bloc opératoire de l'ORL du CHU de Cocody.
pour votre participation à la rêalisation de ce travail.
A
NOS MAI T RES
E T J U 0 E S
XXIII
XXIV
A NOTRE MAITRE LE PROFESSEUR LUCIEN CORNET
- Professeur de chirurgie générale
Chef de Service de la clinique chirurgicale III du CHU de
Publique de Côte
Treichville.
- Commandeur de l'Ordre National de la Santé
d'Ivoire.
- Officier de la Légion d'Honneur
Officier de l'Ordre National du Mérite Français
- Chevalier des Palmes Accadémiques.
- Médaille d'Argent du Service de Santé des Armées.
- Membre de l'Accadémie Française de Chirurgie.
Nous n'oublierons jamais notre premier contact à l'amphi II
de la faculté de médecins où vous nous avez dit, avant votre cou~s
deux poèmes sur le sein et la main qui nous ont profondement ému.
C'est avec empressement que nous avons choisi votre service pour
notre stage d'externat. Nous avons tout au long de ce stage été
émerveillé par vos connaissances.
Votre enseignement était un délice, car était à la fois u~
cours de médecine, de français, de poésie et d'histoire.
Nous prions le Seigneur de nous donner le nième de vot~e
savoir et nous nous sentirons savant.
A la fin de votre séjour en Côte d'Ivoire, nous sommes
comblé et heureux car vous nous faites l'honneur de présider not~e
jury de thèse. Nous vous en sommes reconnaissant.
xxv
A NOTRE MAITRE LE PROFESSEUR ETTE AMBROISE
- Professeur en OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE
- Chef de Service d'ORL au CHU de Cocody.
- Officier des Palmes Accadémiques Françaises.
Chevalier du Mérite Français
- Commandeur de l'Ordre du Mérite de la Santé Publique.
- COMnandeur du Mérite de l'Education Nationale de Côte d'Ivoire.
Tout petit, notre mère ne cessait de nous parler de son neveu
médecin, a tel point que nous avons décidé de suivre ses pas.
Vous nous avez encouragé, aidé et soutenu pendant toute notre
étude. Vous avez dirigé notre thèse.
Notre voeu d'enfance se réalise peut-être aujourd'hui.
sommes fier et comblé.
Nous vous remercions infiniment pour tout.
Nous en
XXVI
A NOTRE MAITRE LE PROFESSEUR CONSTANT ROUX
PitiéUniversité de
- Professeur Titulaire de Chirurgie Infantile et Néonatale
- Chef du Service de Chirurgie Infantile et Néonatale du CHU de
Cocody.
- Chirurgien des Hôpitaux.
Membre de la Société Française de Chirurgie Orthopédique et de
Traumatologie (S.O.F.C.O.T)
Membre de la Société Française de Chirurgie Infantile (S.F.C.I.)
- C.E.S. de Biologie et de Médecine du Sport - Faculté de Médecine
de Paris: Universite Pierre et Marie CURIE Paris VI. Facul~c uc
Médecine de Montpellier.
Diplômé de Traumatologie Sportive
Salpétière - Paris VIII.
- Secrétaire Général du Conseil Permanent de la Médecine du Sport
des pays d'expression Française ( C.P.M.S. Confejes
Membre représentant le continent Africain à la Commission
Médicale de la Fédération Internationale de Volley-BalI (F.I.V.B.)
Président Fondateur de l'Association Ivoirienne de la Médecine
du Sport (A.I.M.S.)
- Président de l'Union Africaine de la Médecine du Sport (U.A.H.S.)
Membre du bureau Exécutif de la Fédération Internaytionale de
Médecine Sportive (F.I.M.S.)
- Officier du Mérite Sportif Ivoirien.
- Chevalier de l'Ordre de la Santé Publique de Côte d'Ivoire.
- Chevalier des Palmes Académiques (République Française)
Médaille
(S.F.M.S.)
XXVII
d'Or de la Société Française de Médecine du Sport
- Brevet Parachutiste.
- Gouverneur élu 1898-1990 du Rotary International du 910 ème
District.
On nous avait promls l'enfer lorsque nous avons d~~~=~
de venir dans votre service.
Nous sommes venu et n'avons pas vu le diable. Nous avons
plutôt vu un homme généreux, dynamique, dévoué pour ses
malades et pour son personnel.
petits
Vous nous avez rassuré dès notre première rencontre en
nous proposant d'être votre élève. Nous en sommes flatté et fier.
Nous nous battrons pour mériter votre confiance et vous assurons
de notre indéfectible attachement.
XXVIII
A NOTRE MAITRE LE PROFESSEUR AGREGE
ROGER CHARLES JOSEPH DELAFOSSE
Maître de conférence agrégé en Psychiatrie.
- Chef de Service de Psychiatrie sociale.
Ce travail est aussi le vôtre.
Nous vous admirons d'autant plus que vous êtes agrégé en
psychiatrie, matière que nous avons toujours jugé comme complexe
et difficile.
Nous vous témoignons notre infinie reconnalssance.
XXIX
PLA N
l - INTRODUCTION
II - GENERALITES SUR LES TENTATIVES D'AUTOLYSE
III - RAPPEL ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE DE LA REGION CERVICALE ET
DES VOIES AERO-DIGESTIVES SUPERIEURES
IV - EPIDEMIOLOGIE
Al FREQUENCE
Bl TERRAIN
1) Age
2 1 Sexe
3 1 Religion
4 1 Environnement
5) Profession
6) Situation matrimoniale
C) LES CAUSES DE TENTATIVES D'AUTOLYSE
1 ) Généralités
2 ) Les conditions socio-économiques
3 ) Facteurs socio-culturels
4 ) La maladie
5) Aspects psychopathologiques
D) LES MODES DE PERPETRATION
1) Par arme blanche
2) Par arme à feu
3) Par ingestion de produits caustiques
4) Par auto-strangulation
xxx
v - LES CONSEQUENCES ANATOMO-CLINIQUES
A - DES TRAUMATISMES PAR ARME BLANCHE
B - DES TRAUMATISMES PAR ARME A FEU
C - DES INGESTIONS DE PRODUITS CAUSTIQUES
D - DES PENDAISONS ET DES AUTO-STRANGULATIONS
VI - LE TRAITEMENT
A -LE TRAITEMENT DES TRAUMATISMES PAR ARME BLANCHE ET A FEU
B - LE TRAITEMNT DES LESIONS PAR INGESTION DE PRODUITS
CAUSTIQUES
C - LE TRAITEMENT DES PENDAISONS ET DES AUTO-STANGULATIONS
D - L'ABORD PSYCHIATRIQUE
VII - NOTRE ETUDE
A - NOS OBSEVATIONS
B - EPIDEMIOLOGIE
C - ETUDE CLINIQUE
D - TRAITEMENT
1) Traitement médical
2) Les dilatations instrumentales
3) Traitement chirurgical
a) La trachéotomie
b) Traitement des traumatismes du cou
c) Traitement des sténoses caustiques oesopha
giennes
E) NOS RESULTATS.
VIII - PREVENTION DES TENTATIVES D'AUTOLYSE
IX - REFLEXION SUR LA COLLABORATION: O.R.L. - PSYCHIATRE
X - CONCLUSION
XI - BIBLIOGRAPHIE
**************************
XXXI
XXXII
TABLE DES MATIERES
l - INTRODUCTION 1
II - GENERALITES SUR LES TENTATIVES D'AUTOLYSE. 3
III - RAPPEL ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE DE LA REGION CERVICALE
ET DES VOIES AERO-DIGESTIVES SUPERIEURES 7
IV - EPIDEMIOLOGIE 21
A) Fréquence 22
B) Terrain........................................... 22
C) Causes des tentatives d'autolyse , 27
D) Modes de perpétration 35
V - LES CONSEQUENCES ANATOMO-CLINIQUES 45
VI - LE TRAITEMENT 61
VI I - NOTRE ETUDE 79
A) Nos observations 82
B) Epidémiologie 124
C) Etude clinique 145
D) Traitement 148
E) Nos résultats..................................... 153
VIII - PREVENTION DES TENTATIVES D'AUTOLySE 156
IX - REFLEXION SUR LA COLLABORATION O.R.L. PSYCHIATRE.. 160
X - CONCLUSION 162
XI - BIBLIOGRAPHIE 167
INTRODUCTION
On parle d'autolyse ou de suicide quand le sujet volontaire-
ment, délibérément se donne la mort.
La tentative d'autolyse suppose un échec du suicide dû a
plusieurs facteurs
- méconnaissance de la technique employee- défaillance dans l'exécution de l'acte- incident au cours de l'acte.
Ce fait médico-légal pose moins de problèmes, le sujet
finissant par avouer son forfait contrairement au suicide qUl
peut laisser supposer un meurtre, un accident.
Les tentatives d'autolyse ou de suicide sont devenues un
phénomène très important, compte tenu de leur nombre croissant,
constituant ainsi une veritable cause de morbidité hospitalière.
A tel point que certains auteurs parlent de "Courant suiciclogene".
Elles posent un veritable rroblème de santé publique: de
18 cas en 1970, elles sont passées a 294 cas en 1987 dans le seul
serv ice de réanimation du CHU de cocody. (61)
Selon l'O.M.S, plus de 1000 personnes se tuent chaque Jour,
et estime à environ 1 cas de suicide pour la à sa cas de tenta-
tives de suicide.
Pour la FRANCE seule, on a enregistré 150.000 cas de tenta-
tives de suicide en 1989 (59) dont 65 % sont constitués par les
personnes de moins de 35 ans.
Notre étude sur les tentatives d'autolyse en ORL s'intéresse
à un groupe particulier de suicidants utilisant les méthodes
suivantes :
- pendaison
- auto-strangulation
l
- traumatisme volontaire de la réglon cervicale par arme
blanche ou arme à feu
- ingestion de produits caustiques.
Si les tentatives d'autolyse sont en pleine recrudescence,
quelle est donc la place des suicidants utilisant les méthodes
précitées à côté des méthodes assez courantes que sont:
- les intoxications médicamenteuses
- les défenestrations
- les phlébotomies
- les submersions etc ...
L'utilisation de ces moyens physiques, qUl sont douloureux,
nécessitant
minutieuse
quelquefois une préméditation et une
révèle l'état mental du sujet et surtout
préparation
la ferme
volonté d'aboutir a la mort.
Ces moyens physiques par rapport aux autres, semblent être
les plus utilisés dans la population rurale et aussi les plus
classiques dont fait cas la littérature depuis des temps, telle
la bible.
Nous nous employons dans notre étude à essayer
- de comprendre le geste suicidaire et d'analyser le phénomène
du suicide ;
- de definir les causes et motivations
d'aborder les différentes méthodes de perpétration
- de faire une étude anatomo-clinique ;
- de donner les résultats de notre étude
- de traiter les suicidants ;
- de proposer des métodes préventives
2
II - GENERALITES SUR LES SUICIDES ET LES TENTATIVES DE SUICIDE
Le suicide et la tentative de suicide sont un phénomène
très ancien, qui existe depuis la nuit des temps.
La bible nous cite deux cas
AHITOPHEL trahi par son armee dans sa révolte contre le rOl DAVID
se suicide en s'étranglant : (2 Samuel 17 - 23 l\ncien Testament) .
Le Nouveau Testament, donne l'exemple très populaire de JUDAS
ISCARIOT qui ayant trahi son maître JESUS CHRIST, se repentit en
se donnant la mort par pendaison ( Mathieu 27 - 6 ).
Certains cas de suicide sont des faits qui étaient compris
et admis par certaines cultures, car il s'agissait de sauvegarder
son honneur; ce sont à présent des suicides rares.
De nos Jours, la sonnette d'alarme est tirée car le geste
suicidaire devient de plus en plus frequent et digne d'intérêt,
c'est à croire qu'on tente de se tuer ou qu'on se tue pour rien.
Tout ceci peut s'expliquer par les bouleversements actuels
- culturels
- sociologiques
- psychologiques
- environnementaux
A tel point que GUILLON C. & LE BONNIEC comparent le geste
suicidaire à une maladie contagieuse.
S'il a toujours existé, le geste suicidaire a été condamné
et n'a pas toujours été accepté dans toutes les communautés.
- Chez les agnis de Côte-d'Ivoire, c'est un sacrilège car le sang
du suicidé stérilise la terre qui est la mère nourricière de tout
être.
C'est un acte maléfique chez les Baoulés
de châtiments
c'est un crime chez les Bétés
C'est un opprobre chez les malinkés.
La littérature nous donne de nombreux exemples
réservés aux suicidés et aux suicidants.
Dans la société traditionnelle africaine
- Le suicidé n'a pas droit aux funérailles honorables.
- Il peut être enterré séance tenante quelque soit le moment, le
lieu, même la nuit.
- chez les Agnis de côte d'Ivoire, le corps du suicidé est
expose sur le fumier, le visage noirci par du charbon de bois,
habillé en haillons. Sa sépulture est en dehors du cimetière,
avec celles des autres suicidés, tout ceci précédé de sacrifices.
Les objets ayant servi pour l'acte sont détruits, l'arbre, Sl
c'est une pendaison est abattu, même si c'est un arbre fruitier.
Quant au suicidant, il n'est plus considéré comme un homme à part
entière, il a sur lui la malédiction, il ne peut plus siéger aux
assemblées,
Chez les
il n'a plus d'ordres à donner à qUl que ce soit.
Elomoins ( habitants de Tiassalé - Côte d'Ivoire le
suicidé n'a pas droit aux funérailles honorables, sa sépulture
est loin des autres. Si c'est un pendu, sa tombe est creusée sur
les lieux même de l'acte, puis la corde rompue, il y tombe. Le
suicidant lui est considéré comme un criminel et doit ensuite
bénéficier de sacrifices et de cérémonies sur les lieux de l'acte
pour être réaccepté dans la société, mais est ramené au rang ce
petit enfant.
Dans la ROME et la GRECE Antiques, les châtiments contre les
suicidants sont divers
- privation d'honneurs funèbre à THEBE et à CHYPRE.
- mutilation de suicidé: section de la main droite,
- privation de sépulture pour ceux qUl se suicident par
étranglement.
- confiscation des biens du suicidé au profit de l'état
- le corps du suicidé est traîné sur une claie, face contre
le sol puis pendu par la tête ou par les pieds,
- pour l'église, pas de messe, la porte du paradis est
fermée :
c'est l'excommuniation.
Les tentatives d'autolyse sont condamnées à mort dans la
ROME ANTIQUE, pour les militaires. A présent, la pelne est un
emprisonnement de l à 5 ans avec une réformation à vie.
L'acte suicidaire, s'il n'est pas autorisé et même condamné,
peut être dans certaines circonstances compris, accepté et même
quelquefois souhaité. Ainsi certaines tentatives d'autolyse son~
"excusables"
- souffrance insupportable
- maladie incurable
- folie furieuse chez les militaires
- chez les agnis toute maladie déshonorable chez un chef
ou un roi, à condition qu'il n'y ait pas d'écoulement de sang.
Tous ces faits ci-dessus, ont amené certains auteurs à
remplacer le terme de suicide par euthanasie volontaire, ou auto
délivrance, pour laquelle militent plusieurs associations dissé
minées à travers le monde entier.
Si le suicide et la tentative de suicide
5
sont condamnés
DIEU, qUl seul décide de la mort, les défenseurs du suicide, eux
"les hommes naissent et
fameuse déclaration desse basent sur le fait que, selon la
droits de l'homme et du citoyen de 1789,
demeurent libres et égaux en droits" On ne peut donc pas
condamner un être humain qui délibérément decide qu'il en assez
de vivre et termine sa vie par le suicide.
C'est ainsi que depuis le début du vingtième siècle, cer
taines personnes se donnent le droit d'aider les suicidants à
mourir sans douleur, en écrivant des guides de suicide dont le
premler est celui de PAUL ROBIN paru en 1901 (27) Par la suite,
plusieurs associations vont emboîter le pas et donner des
recettes de la "Mort douce"
- en Grande Bret2gne Exit (1935)
- au Pays Bas : association pour
(1973) .
l'Euthanasie Volontaire
l'association pour le droit de mourir d3ns la- en France
dignite.
Que pouvons nous dire, slnon constater que le suicide talt
partie des phénomènes banals de notre époque la justice ne
condamne, nl le suicide, nl la tentative de suicide sauf ceux CUl
incitent au suicide un mineur,
toutes ces associations.
et donne le droit d'existence à
6
III - RAPPEL ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE DE LA REGION CERVICALE ET
DES VOIES AERO-DIGESTIVES SUPERIEURES
La compréhension des signes anatomo-cliniques nécessite la
connalssance de la région cervicale et des voies aéro-digestives
supérieures, aUSSl bien sur le plan anatomique que physiologique.
Al L'ETUDE ANATOMIQUE
l - la région cervicale
II - LA SITUATION DE LA REGION CERVICALE
Le cou est la region situèe entre la tête en haut et le
thorax en bas. Elle est limitée par
- En avant et en haut, la dépression semi-circulaire marquée par
l'os hyoïde.
- En avant et en bas, la fourchette sternale
- En arrlere et en haut, la protubérance occipitale externe et
la ligne courbe occipitale supérieure.
- En arriere et en bas la ligne menée entre l' ex t r erni té externe
de la clavicule et l'apophyse épineuse de la 7ème vertèbre cervi-
cale.
2) - LA CHARPENTE OSSEUSE
La colonne cervicale est composée de sept vertèbres super-
posees et articulées entre elles.
Toutes ces vertèbres ont en commun un corps, deux lames,
une apophyse épineuse, deux apophyses articulaires, deux apophyses
transverses et un trou vertébral. Certaines vertèbres ont des
caractéristiques permettant leur individualisation topographique.
En coupe horizontale, à chaque vertèbre correspond une structure
viscérale susceptible d'être lésée lors des tentatives d'autolyse.
7
Ainsi l'atlas 1ère vertèbre est plus étendue transversalement
avec un trou vertébral plus grand, où se place l'apophyse
odontoïde propre à l'Axis, 2éme vertèbre. La sixième vertebre a
le tubercule antérieur des apophyses transverses plus saillant
appelé tubercule carotidien ou tubercule de CHASSAIGNAC.
La 7èm~ (septième) vertèbre présente l'apophyse épineuse la plus
saillante,
inférieure.
proéminent au niveau de la région cervicale postero-
* ~'os hyoïde
c'est un os isolé du reste de la charpente osseuse. il est trans-
versale au-dessus du larynx, à la hauteur de la 4ème vertèbre.
3) LE PLAN MOU
Il importe de diviser sur une coupe horizontale, la région cerVl-
cale en deux (2) portions séparées par un plan vertical corres-
pondant aux apophyses transverses
- 1 postérieure essentiellement musculaire: la nuque.
- 1 antérieure a prédominance musculo-vasculo-viscerale nerveuse
comprenant
- un axe viscéral central représenté par
* une VOle digestive avec le pharynx et l'oesophage
* une VOle aérienne avec le larynx et la trachée cervicale
* le corps thyroïde
* deux régions de passages vasculo-nerveux latérales
orientées par rapport aux axes carotidiens.
a) - LE PLAN MUSCULO-CUTANE ET APONEVROTIQUE
Il comprend de dehors en dedans
- la peau- le tissu cellulaire sous-cutané
8
- le plan apon~vrotiquc les aponévroses cervicales se
repartissent en trois plans
pr~vertébral.
superficiel, moyen et profond ou
Ces plans apon~vrotiques recouvrent avec la galne vasculo-
viscerale tous les elêments musculo-viscéraux et vasculo-nerveux
du cou.
b) LE PLAN MUSCULAIRE
Les muscles, nombreux, sont les él~ments les plus touchés
au cours des tentatives d'autolyse en O.R.L.
en 2 grands groupes
Ils se repartissent
Le groupe de la région antérieure et celui de
postérieure.
* Les muscles anterieurs
la réglon
Ce sont les plus touchés, se divisent en 6 sous groupes
classés du squelette aux plans superficiels comme suit,
* Le groupe profond et médian
Ce sont :
- le long du cou
- le petit droit antérieur
- le grand droit antérieur
* Groupe profond latéral
Ce sont essentiellement les scalènes pairs et symétriques
et les intertransversaires.
* Le groupe sous hyoïdien
Ces muscles pairs et symétriques se repartissent en 2 plans
- profond, constitué par le sterno-hyoïdien et le thyro-
hyoïdien
'9
***
- superficiel avec le sterno-cleïdo-hyoïdien et l'omohyoïdien.
* Le groupe sus hyoïdien
pair et symétrique se divise en trois plans
profond avec le genio hyoïdien
- moyen avec le mylo hyoïden
- superficiel avec le digastrique et le stylo hyoïdien.
* le groupe antéro latéral
Représenté par le sterno cleïdo-mastoïdien
* Le groupe superficiel ou sous aponévrotique
Représenté par le PEAUCIER du cou.
Les muscles postérieurs
Il existe 4 plans musculaires superposés.
- Le plan profond : ce sont
- Le petit droit postérieur
- Le grand droit postérieur
- Le grand oblique
- Le transversaire épineux
- L'inter-épineux du cou
- le plan des complexus : Il comporte
- Le grand complexus
- Le petit complexus
- Le transversaire du cou
- La partie cervicale de la sacco-lombaire.
- Le plan des splenius et de l'angulaire
Ces deux muscles forment une seule couche
- Le plan superficiel
formé par le trapèze
1·0
cl LE PLAN VISCERAL
Il comprend
- un appareil digestif
- un appareil respiratoire
- le corps thyroïde
- le thymus
* L'appareil digestif
- Le pharynx
C'est un conduit musculo-membraneux s'étendant de l~ base
du crâne à la sixième vertèbre cervicale, situé en avant de la
colonne cervicale, en arrière des fosses nasales.
C'est un vèritable carrefour aero digestif car il fait
communlquer, la cavité buccale et l'oesophage d'une part et les
fosses nasales et le larynx d'autre part. Livrant passage a l'air
et à l'alimentation, il reste continuellement béant.
On lui décrit trois parties:
Le rhino pharynx en haut en arrière des fosses nasales.
la partie buccale ou oropharynx séparee de la cavité
buccale par l'isthme du gosier
- une partie inférieure ou hypopharynx située en arrlere
du larynx.
Du point de vue structure, on distingue de dedans en dehors
- une muqueuse
une couche des muscles constricteurs
moyen et l'inférieur ainsi que l'amygdaloglosse
- une couche des muscles élévateurs
pharyngostaphylien
le stylo pharyngien
11
le supérieur, le
pétro-pharyngien
aponévrose péri-pharyngienne
- L'oesophage cervical
C'est un conduit musculo-membraneux reliant le
l'estomac. Débutant au niveau du bord inférieur du
pharynx a
cartilage
cricoide en avant et du bord inférieur de la sixième vertèbre
cervicale en arrlere, il se termine au niveau de l'orifice supé-
rieur du thorax à hauteur de la fourchette sternale.
au cricoide et au planIl est très fixé à la trachée,
vertébral.
* l'appareil respiratoire
Au niveau de la région cervicale, il est représenté par
le larynx et la trachée cervicale.
- Le larynx
Siege des cordes vocales, c'est l'organe essentiel de la
chapiteau de la trachée
bouclier laryngien
phonation, compose de pièces cartilagineuses mobiles. Il est
situé entre l'os hyoide en haut et la trachée en bas. Il présente
b étudier
* le cartilage cricoide
* Le cartilage thyroide
* l'épiglotte
* les aryténoides
Les articulations sont soutenues par les ligaments dont le
plus important est le aryténoïdien.
Les muscles qui sont extrinsèques le relient aux organes
voisins et intrinsèques propres à lui.
12
Les muscles intrinsèques se r~partissent en 4 groupes ;
- Les thyro-aryténoïdiens constituent le muscle vocal,
Les tenseurs des cordes vocales
latéraux
- Les dilatateurs de la glotte
posterieurs
les
les
crico-arytenoïdiens
crico-aryténoïdiens
- Les
latéraux.
constricteurs de la glotte crico-aryténoïdiens
Les cordes vocales divisent la cavité laryngée en trois etages.
- supérieur ou vestibule contenant le tubercule épiglotique
- moyen contenant les ventricules de Morgani et la glotte
- inférieur ou sous glotte
- la trachèe
Elle fait suite au larynx ; elle débute a la partle
inférieure de la sixième vertèbre cervicale et se termine au
niveau de la cinquième vertèbre dorsale. Cylindre aplati en
arrière, elle offre des saillies transversales déterminées par
les anneaux.
Elle présente deux dépressions :
- Une dépression thyroïdienne créée par le lobe gauche
de la glande thyroïdienne et une dépression aortique créée par la
crosse de l'aorte
Son trajet oblique fait qu'elle se trouve à lS mm des
téguments dans sa partie supérieure et à 30 mm au niveau de la
fourchette sternale. Elle est donc plus plongeante à sa partie
inférieure. Conséquence la trachéotomie est plus difficile à la
partie inférieure du cou et plus facile à la partie supfrieure
sous le cricoïde.
13
Elle présente des rapports étroits avec des él~ments lmpor-
leles vaisseaux thyroïdiens ettants tels que les recurrents
paquet vasculo-nerveux du cou.
Le corps thyroïde
C'est une glande endocrine situ0e cl la partie antéro infé
rieure du cou en avant des premiers anneaux de la trachée et des
parties latérales du larynx. Il présente trois parties
- une moyenne, mince l'isthme
- deux latérales les lobes flanqués au nlveau de leur face
postérieure de 4 petites glandes très importantes les parathy-
roïdes.
Il présente un systeme vasculo-nerveux très important.
Le thymus
C'est un organe cervico thoracique situé en avant de la
trachée et des gros vaisseaux du médaistin anterieur . Il présente
peu d'intérêt.
LA VASCULARISATION ET INNERVATION DU COU
Constituent un chapitre important, car leur atteinte fait
toute la gravité des tentatives d'autolyse en O.R.L
LA VASCULARISATION
a) Les artères du cou
Elles proviennent toutes des carotides et des sous
clavieres. Ces deux groupes artériels sont d'origine differente
selon qu'ils sont â droite ou â gauche.
En effet, à droite, la carotide primitive et la sous
clavière naissent du tronc brachio-céphalique, donc presqu'entiè
rement cervicales alors qu'elles naissent directement de la
crosse aortique à gauche donc d'abord thoracique.
14
1) La carotide Erimitive ou commune
Fétrécie à la partie moyenne,
a la partie supérieure le bulbe.
elle présente une dilatation
Elle se termine en carotides
interne et externe à 1 cm au-dessus du cartilage thyroïdien
donnant de un ou deux rameaux à des glandes inter-carotidiennes.
2) La carotide externe
c'est la branche de la carotide primitive qUl donne des
branches au niveau du cou par opposition à la carotide interne
qUl n'en donne pas.
Ces branches irriguent la face et le cou, ce sont
- la linguale
- l'occipitale
- la pharyngienne ascendante
- la faciale
Elle se termine en se divisant en artère temporale superficielle
et en artère maxillaire interne.
3) La carotide interne
Ne donne aucune collatérale au niveau du cou.
Apres un court trajet cervical elle donne
l'artère ophtalmique.
15
une collaterale,
4) La Sous Clavière
Elle donne de nombreuses branches cervicales et thoraciques,
ce sont
- l'artère vertébrale qui traverse entièrement le cou
- le mammaire interne
- le tronc cervico intercostal
- le tronc thyro-bicervico-scapulaire.
B) Les veines du cou
Elles drainent le sang de la tête et du cou. Il s'agit de
six veines principales qUl sont
1) ~a jugulaire interne
Elle reçoit le sang de la plus grande partie de la région
anterieure du cou. De son origine dans les sinus crâniens, elle
traverse toute la région cervicale, contractant d'importants
rapports avec
pneumogastrique.
les carotides internes et primitives, et le
Elle reçoit des affluents au voisinage de l'os hyoïde qUl sont
- la veine faciale
- les veines linguales
- les thyroïdiennes inférieures et moyennes
- la pharyngienne inférieure.
2) La jugulaire externe
Sa situation superficielle à la face externe du sterno-
cléïdo-mastoïdien fait qu'elle est la plus fréquemment atteinte;
reçoit le sang des plans superficiels, des régions postérieures et
latérales du cou. Elle traverse la région du sterno-cléïdo-
mastoîdien contractant des rapports avec la carotide
externe, le nerf facial, le plexus cervical superficiel.
16
3) citons ensuite les VClnes, jugulaire antérieure, vertébrale,
Jugulaire [Jostérieure, la velne sous clavière, et les velnes
thyroïdiennes
trachée.
inférieures qui descendent juste en avant de la
cl Les lymphatiques du cou
Les ganglions du cou se répartissent en 6 groupes
- Cercle ganglionnaire ~éricervical
- chaîne jugulaire antérieure
- chaîne jugulaire externe
- groupes latéraux [Jrofonds du cou regrou[Jant 3 chaînes
* jugulaire interne
* nerf spinal
* cervicale transverse
- groupe cervical profond juxta-viscéral comprend
* les ganglions retro-pharyngiens
* les ganglions pré laryngés
* les ganglions pré trachéaux
* les ganglions de la chaîne recurrentielle
- Les troncs collecteurs des lymphatiques
il existe plusieurs troncs dont les plus importants sont
le canal thoracique à gauche
les troncs terminaux.
dl Les Nerfs du Cou
Ils sont essentiellement constitués [Jar
- le nerf vague et ses branches
- le spinal
- le plexus cervical
- le plexus brachial
17
'--~ '.'- . .. . _.. ' _:.".
COUPE HORIZO NTALE DE LA BASE DU COU
N. spinal
Gg Iymph.
N. sympathique
A. thyroïdienne ini.
Trachée
Anse de OROBNIK
N. phrénique
___A. cervicaleascendante
N. rachidien (Br. ant l
N. pneumoqastr ique ,
r------Corps thyroide
• Vx. vertébrau x
_----------N. vertébral
,- Gaine viscérale
,- N. récurrent Ort
, V. Jugulaire ant.
A. Cervicale profonde
Coupe horizontale du _- V. jugulaire oost.
COU passant par la 6e vert' be re cervicale
Oesophage
M. S C H------
Gaine viscérale------
Apon. Pré-vertébrale_____--1
Cloison sagittale
Cloison sagittale ----,M. Pré-vertébraux ____ i
Espace rétro-v iscé rai__-'-__---J
Gaine viscérale _____--1
18
LE PNEUMOGASTRIQUE (X)
c'est un nerf mixte. Il traverse toute la région
cervicale contractant des rapports avec la carotide primitive, la
carotide interne, la jugulaire interne avec lesquelles il est
contenu dans la galne vasculaire du cou. Il donne des branches
de grande importance pour la région cervicale.
- Rameaux pharyngés
laryngé supérieur
- le recurrent
LE SPINAL
Donne des branches pour le pharynx, le larynx et le voile du
palais, le Sterno-cléîdo-mastoîdien, le trapeze.
LE PLEXUS CERVICAL
Le nerf phrénique constitue la branche la plus importante.
Citons enfin le plexus brachial et les nerfs cervicaux.
Tous ses eléments sont schématisés sur la coupe passant par C6.
E) PHYSIOLOGIE DE LA REGION CERVICALE ET DES VOIES AERIENNES
SUPERIEURES
Mis à part le rôle physiologique important que Joue les
vaisseaux et les nerfs qui cheminent dans la région cervicale,
nous ~ous limiterons à l'étude physiologique de certains organes:
le larynx, la trachée, l'oesophage et les muscles. Ce qUl
permettra d'avoir une idée sur les signes cliniques au cours des
tentatives d'autolyse.
]:9
1) LE Ll-\RYNX
Il possède quatre rôles
phonatoire par la mise en mouvement de ses cartilages, ses
muscles, ses cordes vocales
- respiratoire: c'est la porte d'entrée et de sortie de l'air
inspiré et expiré
protecteur grâce a l'épiglotte et aux cordes vocales, il
rèalise une protection des voies aériennes inférieures lors de la
déglutition.
- effort musculaire par blocage de la respiration.
II) LA TRACHEE
C'est un conduit qUl amène l'air inspiré aux voies aériennes
inférieures et l'air explre vers les fosses nasales.
III) L'OESOPHAGE
C'est un tractus fibro-conjonctif qUl conduit les aliments de
l'hypopharynx â l'estomac. Il participe â la déglutition par un
temps oesophagien qui est réflexe et à la phonation (voix
oesophagienne)
IV) LES IviUSCLES
Les actions dépendent de leur localisation, ainsi
1) les muscles du groupe antérieur sont fléchisseurs et
rotateurs.
2) les muscles latéraux inclinent la tête, participent a
l'inspiration, abaissent la mâchoire, élèvent l'os hyoïde.
3) les muscles postérieurs sont rotateurs et extenseurs.
20
IV - EPI D E MIO LOG l E
21
"Il n'existe
EP l 0 El-'i l OLOGl E
probablement aucun pays 00 des statistiques
nationales dignes de foi soient rassembl~es sur les tentatives de
suicides".
Cette phrase extraite des cahiers de santé publique de
l'O.M.S illustre bien les difficultés de l'étude épidémiologique
de notre travail fausses déclarations, camouflage, absence de
critères communs d'enquête. Les statistiques nationales étant
inexistantes, nous nous permettrons d'emprunter des statistiques
internationales.
A - FREQUENCE
Nous ne pouvons pas parler de tentatives de suicide sans
parler de suicide. Il y a environ la tentatives de suicide pour 1
suicide et même 50 tentatives de suicide pour l suicide (48).
B - TERRAIN
1) L'AGE
Aucune tranche d'âge n'est épargnée.
Chez la personne âgée, on considère que l'idée de suicide a
fait l'objet de plusieurs moments de réflexions, la méthode cl
employer est méticuleusement choisie et préparée. Aussi on
s'emploie à dire que chez les personnes âgées le suicide aboutit.
Les Jeunes sont une tranche d'âge très concernée par les
tentatives de suicide,
santé publique.
et posent ainsi un véritable problème de
22
Les suicides et les tentatives de suicide (TS) représentent
en FRANCE la deuxième cause de décès chez les Jeunes de moins de
21 ans, La troisième cause de décès chez les jeunes de 10 à 19
ans ceci après les accidents de la route et les noyades acciden-
telles.
Si la littérature nous signale un cas de suicide à 4 ans
1/2 plusieurs auteurs s'accordent avec GAILLARD M.
pour dire qu'on ne peut parler de suicide chez
& HERVE C.
l'enfant qu'à
partir de l'âge où il a acquis la notion de Mort, au sens de mort
irréversible ; c'est à dire vers l'âge de 9 ans, l'âge marquant
l'entrée dans la préadolescence.
Le maXlmum de suicides et des tentatives de suicide, bien
qu'on affirme que leur taux s'accroit avec l'âge,
20 et 35 ans (46).
Deux tranches d'âge sont les plus exposés
- Les adolescents,
se signe entre
- Les sujets âgés de plus de 50 ans chez qui le geste
suicidaire aboutit. (48)
2) LE SEXE
Les statistiques varient avec la méthode utilisée et l'âge.
Les méthodes les plus utilisées par les femmes sOde en
général les méthodes dites "douces.
médicamenteuses.
telles que les Ln t.ox i.c a t i.c... ,
C'est ainsi que le taux de tentatives de suicide chez les
femmes est plus élevé (3 femmes pour 1 homme), mais le taux êe
suicide est plus élevé chez les hommes (2 hommes pour 1 femme)
23
3) LA RELIGION
L'influence de la religion sur le comportement de tout
individu est indiscutable.
Surtout pour les africains; qu'on soit "Athée" ou pas,
est sous la protection d'un être divin qui influence tous Ip~
actes.
c'est dire l'importance de la religion sur l'acte suicidaire.
Cet acte est interprèté de façon différente par rapport à
la croyance religieuse de chaque individu, de chaque groupe
ethnique, de chaque peuple. La croyance chrétienne, ou du moins
les grandes religions monothéistes christianisme et islam
n'acceptent pas et même condamnent, le suicide. Le croyant
suicidé, n'a pas droit au culte religieux, la porte du paradis
lui est fermée car il n'a pas le droit de décider de sa mort,
seul Dieu a ce pouvoir. Aussi tout croyant digne de ce nom,
sachant que les actes accomplis sur terre, doivent lui ouvrir ou
non, les portes du paradis, n'aura aucun intérêt à commettre
cette ignominie, car c'est le fondement de la foi. Ceci est
vérifié à travers les importantes statistiques de l'O.M.S qui
donnent des taux de suicide faibles dans des pays très croyants
comme l'Espagne, l'Italie, l'Irlande du Nord et même nuls anté
rieurement dans les pays arabes très islamisés.
Par contre dans les pays Marxistes de l'Est très peu cro
yants, les taux sont élevés (Hongrie, Tchécoslovaquie), car le
suicide y est un geste quelque fois recherché, souhaité (48) .
. 24
Ainsi le sujet ne peut compter que sur lui même. Ses problèmes ne
sont plus les problèmes du groupe, de la communauté. Aussi,
l'échappatoire dans des situations insurmontables ne peut être
que la mort volontaire.
Dans les pays scandinaves, pendant l'hiver et les nuits
très longues, le taux de suicide baisse car tout le monde est
les études de l'OMS (48) et
obligé de rester à la maison, chacun soutient l'autre. Par contre
pendant les salsons, moins froides où reprennent les activités
qUl appelent à la séparation des membres de la famille, le taux
augmente.
Toujours dans la même optique,
de DUCHET A. (18) notent une assez nette diminution du taux de
suicide les fins de semaine (Samedi 13,4 % , Dimanche 11,8 %) par
rapport aux jours ordinaires (Mardi 16,5 Mercredi 16,5 %) ceCl
est dû au fait que les Week end, les gens étant fatiguées par une
semaine de labeur restent à la maison se reposer ou aussi
certainement par la fréquence des visites et des réunions aml
cales dominicales.
Tout ceci dénote bien la réalité du taux élevé de tenta-
tives de suicide chez les personnes vivants seuls tels que les
veufs et veuves, les jeunes en hostilité avec leurs parents, qui
quittent le domicile familiale pour vivre seul et qui ne peuvent
surmonter certains problèmes qu'ils rencontrent.
25
Ainsi, dans nos souvenirs proches, nous citons l'exemple de
ce prophète américain JIM JONES, qui, promettant la Vle éternelle
à ces condisciples a conduit à la mort par suicide collectif des
milliers d'entre eux à Guyana (1976).
Chez les Canaques de la Nouvelle Calédonie "l'acte suici
daire assure un surcroît de puissance, puisqu'il fait accéder
ceux qui y ont recours au statut très envié d'ancêtre". (34)
La religion pourrait ainsi être un point d'appui pour la
prévention, car l'alcoolisme, facteur favorisant le suicide est
Islam, Christia-interdit par certaines religions monothéistes
nisme etc.
Nous attirons enfin l'attention sur ce caractère de refuge
que constitue les groupes religieux, pour certaines personnes
désespérées, au bord de la dépression qUl ne trouvent la solution
à leurs problèmes qu'en se consacrant à l'oeuvre de Dieu.
4) L'ENVIRONNEMENT
Nous ne nous attarderons pas sur l'influence maléfique de
certains astres, chère à certains auteurs.
L'important, c'est le renforcement de la cellule familiale,
c'est son unité. La dégradation de la cellule familiale est sans
équivoque la cause principale de la recrudescence du suicide et
des tentatives de suicide.
Dans la société 'traditionnelle, la famille élargie donnait
la possibilité à l'individu d'avoir de l'aide (morale, financier)
de toute part; l'acte suicidaire était rare. Tout adulte fonc
tionnait indistinctement comme un substitut de parent. A présent
l'installation de l'individualisme ou vulgairement le "chacun
pour soi" a entraîné une éclatement de
26
la cellule familiale.
5) NIVEAU SOCIAL
Les classes socio-économiques les plus défavorisées sont
les plus en cause. Toutes les couches socio-économiques sont
cependant concernées avec des différences inter-classes. Au sein
des catégories socio-professionnelles les plus élevées, les
médecins sont les plus exposés avec les psychiatres en tête les
pédiatres au bas de l'échelle.
6) SITUATION MATRIMONIALE
Les célibataires sont les plus touchés. Chez ceUX-Cl la
cause principale est le conflit parents-enfants. Puis suivent les
veufs chez qui la cause est la solitude. Chez les mariés la cause
prin-cipale de tentative de suicide est la mésentente conjugale.
C - LES CAUSES DES TENTATIVES D'AUTOLYSE
1) Généralités
On pourrait aussi parler de motivations amenant à l'acte
suicidaire. Ni le climat, ni la race, ni les situations ne peu-
vent l'expliquer.
Très souvent, surtout chez le Jeune, les motifs évoqués
apparaissent très disproportionnés à l'acte suicidaire. On
pourrait qualifier ces motifs de "faux problèmes", de "prét2xL:.es".
Le geste suicidaire est alors un appel aux autres.
tous les cas, les causes sérieuses existent.
Nous distinguons les causes en deux grands chapitres
- Les causes ou facteurs intrinsèques liés à l'être lui-même
(maladie, accidents, événements ayant transformé sa vie tel un
deuil, une séparation etc ...
- Les causes extrinsèques les bouleversements socio-économiques
et culturels, les bouleversements environnementaux, les calamités.
27
Ce chapitre est très importdnt, car c'est sur ses éléments
que pourront dgir les methodes préventives, un des objectifs clés
de notre etude.
WAOTA (61) citant BAECHLER resume assez bie!l les motivations et
les causes amenant à l'acte suicidaire. Nous nous permettolls none
emprunter ce résumé avec des exemples personnels.
* Fuite: c'est le fait d'échapper par l'attentat a sa vie, a une
situation ressentie comme insupportable par le sujet.
* Le deuil: c'est le fait pour un sujet d'attenter à sa Vle, par
suite de la perte d'un élément actuel de la personnalité ou du
plan de vie.
* Le châtiment fait d'attenter à sa vie pour expler une faute
réelle ou imaginaire.
* Le crime fait d'attenter à sa Vle en entraînant autrui dans
sa mort.
* La vengeance fait d'attenter à sa Vle, soit pour provoquer le
remords d'autrui, soit pour lui infliger l'opprobre.
* L'appel et le chantage. fait d'attenter à sa vie pour faire
pression sur autrui.
* Le sacrifice et le passage fait d'attenter à sa vie pour
atteindre une valeur ou un état supérieur.
Exemple: LAPLANTINE F. (34) nous apprend que les Canaques de la
Nouvelle Calédonie, considèrent le suicide comme un surcroît de
puissance puisqu'il fait accéder au statut très envié d'ancêtre.
* L'ordalie ou le Jeu fait de risquer sa vie pour s'éprouver
soi-même.
28
2) LES CONDITIONS SOCIO-~CONOMIQUES
Il est indeniable que la crise économique avec ce fameux
terme de mauvalse conJoncture ~conomique, qui augmente le nombre
de pauvres et des laissés pour compte a sa part de responsabilité
dans la recrudescence des actes suicidaires.
Un des aspects de la crise économique demeure les problèmes
d'emploi. Les employeurs sont obligés de garder peu de personnel
pour un travail de plus en plus énorme, d'où compresslon,
chômage et problèmes financiers d'un côté.
De l'autre côté, le stress, le surmenage et les difficultes
professionnelles. Aucun de ces deux groupes n'est à l'abri du
geste suicidaire "PARIS MATCH" SANTE du 8 Janvier 88 nO 2533
revèle qu'en France il y a 7 % de suicide pour difficultés finan
Cleres, 8 % de suicide pour difficultés professionnelles. Les
conditions économiques précaires des pays de la sous région et
même les disparités de développement, de la région urbaine par
rapport à la région rurale, font qu'il y a une immigration impor
tante inter-régionale avec les contraintes d'adaptation qui ne
sont du tout faciles. Les ruraux avec leur mentalité basée sur la
culture traditionnelle de groupe, se trouvent confrontés à la
mentalité actuelle faite d'individualisme. Il ne peuvent s'inté
grer dans la société et sont isolés. Ce qui entraîne avec le
manque d'emploi, les difficultés financieres, en gros, la désil
lusion d'un monde meilleur, d'énormes perturbations psycholo
giques sources des gestes suicidaires.
29
3} FACTEURS soCrO-CULTURELS
S'il a quelque chose de positif le brassage des cultures a
sa part de responsabilité dans la recrudescence du geste suici
daire.
En effet, les Jeunes surtout, ont l'occasion de comparer
leur culture aux cultures étrangeres et rejettent tout ce qu'ils
trouvent de négatifs ce qUl, inéluctablement entraine un
conflit entre eux et leurs parents. Or nous connaissons l'impor-
tance qu'a la crise patents-enfants dans le geste suicidaire.
c'est ainsi que les mariages imposés ou arrangés par les
parents sans le consentement de leurs enfants, dont l'opposition
c'esL-à-dire au suicideva jusqu'à l'extrême,à cette décision,
de ces derniers.
L'interprétation de la mort et même du geste suicidaire est
differente de l'interprétation classique en Afrique. A travers la
mort et le geste suicidaire on voit la "main" de l'autre ou
l'influence de l'esprit maléfique. Si on admet qu'on se tue dans
un état d'inconscience, c'est dire que l'acte est télécommandé
se"rI a tenté depar l'esprit malin qui hypnotise la personne.
suicider parce qu'on l'a rendu fou."
Voilà pourquoi certains gestes suicidaires au lieu d'être
condamnés par la communaute entrainent plutôt une attention par
ticuliere, une hyperprotection de la communauté vis il Vl.3 ou
suicidant.
"rI était si brillant en classe que ses amlS l'on rendu fou." Car
en Afrique il n'y a pas de mort naturelle.
nous rappelons les immolations volon-
Nous avons aUSSl cite plus haut l'exemple des Canaques qui
voient dans le geste suicidaire l'occasion d'acc~der à un grade
superieur.
uui ne connait l'exemple des Kamikaze Japonais pour qUl le
suicide constituait un devoir. A propos de suicide d'honneur nous
citons le cas des Samouraï.
Sur le plan social,
taires par le feu.
4) ~A MALADIE
La découverte d'une maladie incurable est à la base de bon
nombre de tentatives de suicide.
Paris Match Santé nO 2533 estime a 10 % le taux de suicide
pour maladie. La maladie incurable est des causes sur lesquelles
ne peut agir aucune méthode préventive en dehors d'une psycho
thérapie maJeure.
En fait, la maladie cl elle seule ne peut expliquer le geste
suicidaire; la personnalité et les traits de caractères jouent
en effet un rôle important. La perte du sens de la vie, la vie
dans l'attente d'une mort certaine et proche, après une periode
pénible, faite de souffrance et d'angoisse vaut-elle la pelne
d'être vecue?
Ne faut-il pas eviter cette période en decidant de ne plus vlvre
et choisir soi-même le moment de sa mort ?
Pourtant tous les malades condamnes ne se suicident pas.
Le sujet qUl tente de se suicider, refuse la condamnation
de la mort et l'angoisse de l'anéantissement devenue certitude
d'anéantissement, il n'attend pas la mort mais va vers elle.
31
voilà pourquoi le débat sur l'euthanasie ou l'euthanasie
volontaire suscite tant de contreverses.
Très souvent l'état précaire et le désir ardent de
sont à la base de l'échec du sauvetage.
Devant la maladie, le geste suicidaire est souvent compris
et même souhaité. La littérature ne manque pas d'exemples de
personnes qui ont tenté de se donner la mort au cours d'affec
tions où la douleur est insupportable telles que
- les poussées aiguës d'artérite des membres inférieurs,
- Le zona
- La rétention d'urines etc ...
Lorsque devant la maladie,
hantise, malgré tous les soins,
le désir de mort devient une
le sujet finit par réussir son
suicide en récidivant, le plus souvent avec un autre mode de
il se
perpétration.
Nous citons l'observation rapportée par R. GAY (24)
LUCIEN B. porteur de sciatalgies rebelles et opéré de
cancer du rectum. Apprenant son mal exact, il se pend. Sauvé et
après avoir passé un mois dans un service de psychiatrie,
suicide en se pendant à nouveau le lendemain de sa sortie.
L'importance de l'intrication maladies mentales et geste
suicidaire, nous amene à séparer en un chapitre l'étude de la
corrélation psychiatrie et tentatives d'autolyse, dans les aspects
psychopathologiques.
5) ASPECTS PSYCHOPATHOLOGIQUES
Pour beaucoup de personnes, le geste suicidaire est en
rapport avec une maladie mentale sous jacente. Ne dit-on pas, "il
faut être fou pour vouloir se tuer".
32
Si cette vision n'est pas une réalit~ unlvoque, l'importance
de l'état mental dans l'accomplissement du geste suicidaire n'est
pas moindre.
Il est vrai qu'une étude psychiatrique des suicidants n'est
pas facile, pour plusieurs facteurs
- séjour court ou pas de séjour dans un hôpital
Mais
psychiatrique.
- incertitude de la nomenclature
- erreurs diagnostiques
- nombre insuffisant de spécialistes.
le mode de perpétration peut être la base d'un dia-
gnostic de présomption.
Ainsi, les moyens mécaniques orientent plutôt vers les
psychotiques et les moyens chimiques vers les névrotiques.
Les impulsions suicidaires ne sont donc pas les seuls faits
de schizophrènes et des déprimes.
Pour les névrotiques l'impulsivité se manifeste devant une
frustration, sinon face à une situation jugée intolérable.
Parmi les psychotiques, l'impulsion se voit surtout chez
les schizophrènes. Ils peuvent préparer leur geste et l'accomplir
a froid, comme certaines personnes atteintes de maladies incuracles.
Dans tous les cas, le pourcentage d'actes suicidaires
plus élevé dans la population de malades mentaux que dans 12
reste de la population.
Pour l'OMS un taux élevé de suicidants souffre de troubles
mentaux. Ainsi en Irlande, la plupart des tentatives de suiciëe
sont le fait de troubles mentaux chroniques (23 %) et les moye~s
utilisés sont violents. En France, 20 % des adolescents SU1Cl-
33
daires sont des schizophrènes et des délirants souvent schizo
phrènes.
DUCHET A. (l8 ) affirme dans sa thèse que 60 à 70 % des
suicidants sont atteints de troubles mentaux dont 2S à 30 % de
dépressions, la % de déséquilibres et de psychopathes.
2S % de schizophrènes
la % de mélancoliques.
Pour WAOTA (61) citant AVERY & WINOKUR, lS % de m&lanco-
liques réussissent leur suicide, 19 à 42 % des suicidés sont des
récidivistes et que la % des suicidants se tuent dans les la ans.
Malgr~ tout, nous retenons que tous les malades mentaux ne
commettent pas d'actes suicidaires et que tous les suicidants ne
sont pas des malades mentaux.
Que ce soit pour les affections psychiques,
tiques pures, il s'agit ici d'affections chroniques,
ou intolérables.
34
psychosoma-
incurables
D - LES METHODES EMPLOYEES : MODES DE PERPETRATION
Nous ne voulons pas en écrivant ce chapitre ni inciter au
suicide nl donner un outil aux personnes désirant mettre fin à
leur Vle comme certains auteurs tels GUILLON et LE BONNIEC par
exemple.
Ce chapitre nous l'espérons permettra de comprendre, non
pas le geste suicidaire mais plutôt d'éclairer sur les diffé
rentes méthodes employées par les suicidants et surtout de com
prendre la fréquence de chacune d'entre elles dans notre étude.
Si la méthodologie des recensements des cas de suicide
parait simple, il n'est pas de même pour les tentatives de SU1
cide ou d'autolyse camouflage par les parents, ou par le sujet
même.
Nous nous emploierons à analyser les différentes méthodes
de perpétration concernant notre travail.
Il faut savoir que les méthodes les plus spectaculaires ne
sont forcément les plus efficaces.
l - LES .TENTATIVES D'AUTOLYSE PAR ARME BLANCHE
La littérature n'étant pas très éloquente sur ce mode de
perpétration, nous ne pourrons donner que peu de chiffres compa
ratifs.
Mode d'autoagréssivité par excellence,
caractère très traumatisant, il montre le
sujet.
compte tenu de son
désir impulsif du
En général, le sujet dans sa crise de "folie", de "colère",
de désespoir, se saisit d'un objet tranchant ou pointu (couteau,
machette, hache, lame à raser, stylo à bille, tesson de bouteille
ou d'assiette) pour se piquer ou se trancher la gorge.
35
La douleur le ramenant â la réalité l'oblige â arrêter son
geste ou â ne pas le recommencer.
Ces faits sont une des causes d'échec de ces suicidants
ce qui entraîne une plaie quelque fois peu profonde,
risque minime d'atteinte des éléments vitaux.
avec un
L'autre cause de survie et non des moindre est que, ces
suicidants, ignorant l'anatomie du cou, ou alors préoccupés par
le désir d'auto-destruction, ils réfléchissent très peu. Ils se
coupent généralement la face antérieure du cou ce qui ne met
pas en jeu le pronostic vital, les gros vaisseaux et les nerfs
étant latéro-cervicaux.
Mais pourquoi choisissent-ils ces suicidants le cou pour le
geste ?
On pourrait l'expliquer ainsi
Le corps humain est une entité qui se compose de deux
parties essentielles pour le profane la tête pensante, boîte de
données et le reste du corps qUl lui est relié par le cou, et qUl
exécute les ordres. La section du cou, impliquerait alors une
séparation de ces deux parties, par conséquent la mort.
Ou encore, tout simplement consequence d'une impulsion, le
cou étant considéré comme le fil de la vie: n'égorge-t-on pas
les animaux pour les immoler ou pour leur abattage ?
Ce serait donc une projection de cette façon de voir dans
le choix de la région cervicale.
Il s'agit pour notre expérience, d'une méthode peu efficace
car la mort survient rarement immédiatement. Elle survient secon-
dairement,
secondaire.
soit par spoliation sanguine soit par
36
surinfection
pauvres. On comprend alors sa très grande fréquence, l'importance,
et la diversité des études dans toutes les contrées de la terre
sur ce mode d'autodestruction. La pendaison, c'est la mort d'un
sujet qui se pend par le cou au moyen d'un lien attaché à un
point fixe. On parle de pendaison complète quand les pieds du
Elle est dite incomplète,
pendu ne reposent pas sur un plan dur.
traction représente le poids du corps.
Dans ce cas, la force de
quand les pieds reposent en partie sur un plan dur, ce qui
diminue ainsi la force de traction. C'est dans ce cas que se
posent surtout les problèmes médico-légaux. Mais il importe de
savoir qu'il suffit pour entraîner la mort, que la force de
traction soit au moins égale au 1/3 ou même au 1/4 du poids du
corps. Dans le doute, l'histamine dosée au niveau du sillon
permet d'éliminer le meurtre: Pendaison post-mortem ( 23) •
Les facteurs de gravité dans la pendaison sont multiples et
en rapport avec la position de la victimed'importance variable,
et la position du noeud
la position de la victime les pendaisons complètes sont les
plus graves .
la position du noeud : les noeuds postérieurs sont les plus
dangereux. Dans ces cas, la compression s'exerce de façon
symétrique sur les deux faces latérales du cou c'est à dire sur
le paquet vasculo-nerveux et sur la face antérieure du cou c'est à
dire sur la trachée et le larynx.
3'9
c'est un mode de suicide violent avec une pr~dominance
masculine. HERVE C. note 9,1 hommes pour 1 femme (29). Son effi-
cacite est assez importante; 30,89 % meurent avant l heure selon
HERVE C.
3 - TENTATIVES D'AUTOLYSE PAR INGESTION DE PRODUITS CAUSTIQUES
On appelle en fait produit caustique, toute substance capa-
ble de détruire par action chimique de contact, susceptible
d'entraîner la mort par lésions viscérales: CELLERIER (1)
Cette méthode constitue un mode de perpétration assez
fréquent dans nos régions compte tenu de la facilité d'obtention
de ces produits qui peuvent être de fabrication :
- soit artisanale potasse, savon nOlr ; dans ce cas, la basse
classe sociale et les populations rurales sont les plus concernées
- soit industrielle : eau de batterie H SO, détergent, déboucne2 4
évier, eau de javel.
La fréquence de leur utilisation vient du fait qu'ils
constituent des produits utiles quelquefois indispensables à
certaines tâches domestiques. AGUEHOUNDE (1) trouve 28 % de
tentatives d'autolyse. KOUASSI KOUAKOU Bertin (32) : 31 % Selon
l'OMS ( 48) , ce mode de perpétration est très utilisé par les
femmes des pays de l'Europe de l'Est et de l'Europe centrale. A
4 - TENTATIVES D'AUTOLYSE PAR PENDAISON
La pendaison constitue le mode le plus classique et le plus
anciennement utilisé pour le geste suicidaire : le cas de Judas
Iscarriot, an 33 après Jésus-Christ. Sa réalisation, facile,
nécessite un matériel simple à la portée de tous ceinture,
lacet, corde, chemise, drap, liane etc ... ce qui a fait dire ci
RIGAUT (27) que c'est un mode de suicide par excellence pour les
38
Cette méthode tr~s spectaculaire parfois dénote bien l'état
mental du suicidant.
Son caract~re impulsif est confirmé par le fait que dans
notre etude, seul un suicidant s'est senti coupable, les autres
ayant prétexté des troubles psychiques au moment de l'acte, ou
alors "ne savaient pas ce qu'ils faisaient".
de suicide fréquent chez les aliénés.
2 - TENTATIVES D'AUTOLYSE PAR ARME A FEU
Il s'agit d'un mode
Si ce moyen est de recours fréquent par les suicidants dans
les pays développés, il est encore rare dans nos pays en voie de
développement. En effet, l'évolution des moeurs, les habitudes de
vle, même le snobisme font de la possession d'une arme a feu, une
nécessité dans les pays développés. Aussi la facilité d'accession
de ces armes dans le milieu familial fait de l'arme à feu un
moyen facile d'autolyse.
Dans nos pays en voie de développement bien qu'il y ait des
cas d'autolyse par arme à feu chasseurs, milieu social aisé),
c'est un phénomène rare, car ni le niveau de vie, ni les lois sur
les permis de port d'arme ne permettent à qUl le veut de posséder
une arme à feu.
Dans ces régions, le suicide par arme à feu se verait
surtout dans la classe social la plus élevée en milieu urbain et
chez les chasseurs en milieu rural.
Ce mode autolyse devient de plus en plus l'apanage du sujet
Jeune. Si la sphère céphalique est la zone la plus touchée, la
zone cervicale est tr~s peu intéressée par rapport à la tête et
la sphère maxillo-faciale.
HENRI MONDOR de Paris.
HERVE C.
37
note 37 % de cas à hôpitèl
en outre mentionnerIl faut pour ce gui est de la gravité,
la hauteur de chute et durée :
- La hauteur de chute accentuant la force de traction.
- La durée de la pendaison influence considérablement l'effica-
cité de la réanimation. Bien entendu il a été signalé des cas de
pendus sauvés après 15 mn.
La cause de la mort et des troubles est diverse. ~0ntraire
ment à ce gu'on pourrait penser, ce n'est pas l'asphyxie méca
nlque par compression de la trachée qui serait le facteur prin
cipal. C'est plutôt l'ischémie cérébrale due à l'anoxie circula
toire par occlusion des artères carotidiennes.
Il suffit par arrêter la circulation selon PH ALQUIER (3)
- 2 kg de pression pour les veines jugulaires
- 5 kg de presslon pour les carotides
- 20 kg de pression pour les artères vertébrales.
Les autres facteurs entrant dans le cadre physiopathologique sont
- les lésions bulbaires par lésion du rachis cervical.
- L'inhibition réflexe par syncope cardio-respiratoire due au
choc brutal sur la trachée.
- L'oedème cérébral majore la sévérité du tableau clinique. Sa
réversibilité explique certaines récupérations inespérées.
Selon l'OMS (48) 92 % des suicides dans l'armée se font par
pendaison.
suicides.
M'PANIA lui, trouve 7,7 % dans son étude sur les
C'est aussi un mode fréquemment utilisé dans les hôpitaux
psychiatriques et les prisons.
Pour Fr RONGE (53) la pendaison vient en 4ème position
après les submersions, les intoxications et les armes à feu.
4'0
Pour Ph ALQUIER (3), elle vient en deuxième position aprés
les intoxications médicamenteuses en ce qUl concerne les tenta
tives d'autolyse et la premi~re cause de decès devant les noyades,
les armes à feu et les intoxications médicamenteuses.
Son efficacite ne fait pas de doute même si C. GUILLON &
BONNIEC citant BINET SANGLE considèrent la pendaison co~ne un
moyen barbare, peu sûr et douloureux. Les statistiques elles,
sont formelles.
(C) HERVE et (M) GAILLARD (28) 100 % de décès quelque soit
l'âge
(C) HERVE (28) 93,74 à 100 % de decès ..
- O.M.S (48) 100 % de décès dans des études effectuées dans
plusieurs pays.
La pendaison apparaît donc comme un moyen d'autolyse tres
efficace.
c'est la raison pour laquelle elle est employée dans
plusieurs pays où existe la peine de mort, comme moyen d'exécution
des condamnés.
Les progrès de la réanimation et l'oxygénation hyperbare sont
à l'origine de la survie de quelques pendus.
C'est en général un mode de suicide utilisé par les personnes
d'âge mur.
41
5 - TENTATIVES D'AUTOLYSE PAR AUTO-STRANGULATION
Jamais mode de suicide n'a été autant contesté. On pourrait
le qualifier d'une variante de la pendaison. Mais la strangula
tion suppose elle, l'intervention d'une force étrangère qui
s'exerce perpendiculairement à l'axe du cou et se repartit
par intermédiaire du lien de façon uniforme sur toute la Clrcon
férence. L'importance de la striction est ainsi directement pro
portionnelle à cette force.
Sa réalisation n'est possible que Sl la force continue de
s'exercer après la perte de conSClence du sujet. Sa réalisation
n'est possible qu'avec un lien. Avec les malns, elle serait
impossible même si certains auteurs affirment le contraire (36).
Jusqu'au début du 19° siècle, on pensait que le suicide par
strangulation était impossible, car trop douloureux et trop
difficile. Ce qUl a entraîné on s'en rend compte, de nombreuses
erreurs judiciaires. Si TARDIEU a été le premier à faire la
différence médico-légale entre pendaison et strangulation, c'est
à CHAUSSIER qu'on doit la première observation clinique se
rapportant au suicide par strangulation du général PICHEGRU en
1812.
Par la suite plusieurs observations vont confirmer cette
hypothèse (36) • Mode de suicide très rare, sa fréquence semble
mésestimée car très souvent encore confondue avec la pendaison.
42
CONCLUSION PARTIELLE
Etant donné l~ caractère souvent impulsif de l'acte suici
daire, la méthode choisi~ dépend de la facilité avec laquelle on
trouve le moyen de son exécution arme à feu chargée, couteau
etc ... , contrairement au suicide par pendaison qui réclame une
certaine préparation. La surveillanc~ et le manque d'autre moyen
peuvent faire de la pendaison une méthod~ de premiére intention
sans préméditation: sujet condamné dans une cellule.
Tous ces moyens et méthodes ont une fréquence ct une effi-
cacité variable. La pendaison apparait con@e la plus sure et la
plus efficace, car une fois le geste accompli,
rapide d'un tiers peut sauver.
43
seule l'arrivée
v - CONSEQUENCES ANATOMO-CLINIQUES
44
A - LES CONSEQUENCES ANATOMO-CLINIQUES DES TRAUMATISMES
PAR ARME BLANCHE
Elle réalise un traumatisme ouvert.
Les organes atteints sont divers. Les lésions sont en
général franches et posent peu de problèmes diagnostiques.
La gravité vient de la richesse vasculo-nerveuse du cou et
la présence des voies aéro-digestives. L'atteinte vasculaire est
au premier plan avec 38 à S3 % de cas, bien que les gros valsseaux
soient protégés par les sterno-cléido-mastoïdiens (S.c.l\l) . Les
veines jugulaires externes et antérieures sont les plus fréquem
ment atteintes.
- Les lésions nerveuses le plexus brachial et les dernières
paires crâniennes sont atteints dans 10 à 14 % des cas.
- Les voies aéro-digestives sont atteintes dans 10% des cas.
- Section de la membrane thyro-hyoïdienne, pouvant s'accompagner
d'une section de l'épiglotte et d'atteinte des nerfs laryngés
supérieurs.
- Section de la membrane crico-thyroïdienne.
- Section de la trachée avec désinsertion laryngo-trachéale et
ceci avec atteinte vasculaire majeure.
- Les muscles, surtout les sous hyoïdiens sont lésés.
4S
1) Les slgnes généraux se r~sument à :
- Un état de choc dG à l'hemorragie et anxi~té, caractérisé par
Une TA basse et pincée
Pouls filant, imprenable
Sueurs profuses
Pâleur des téguments.
2) Les signes fonctionnels
Dyspnée
Dysphonie
Toux incessante traduisant l'inondation trachéobronchique
Hypersialorrhée sanglante.
3) Les signes physiques
a) Inspection
- plaie plus ou moins hémorragique, soufflante,
avec issue d'air à chaque mouvement respiratoire
- Oedème et hématome du cou.
b) La palpation recherche
battante
Un emphysème sous-cutané, par la crépitation neigeuse qui
traduit l'ouverture laryngo-trachéale.
- Une expansivité de l'hématome
- Une irrégularité et une douleur au nlveau du cou.
c) L'auscultation du cou recherche un souffle traduisant
l'atteinte artério-veineuse.
On termine l'examen par la recherche de lésion de la langue
et de la mandibule.
4) LES EXN~ENS COMPLEMENTAIRES
46
al LA RADIOGRAPHIE
* du cou face et profil recherche
- une intégrité du rachis cervical
- un emphysème sous cutané débutant
- une déformation des cartilages laryngés
un décollement rétro-oesophagien aérien
qui traduit une lésion oesophagienne.
* du thorax recherche :
- un pneumo ou hémothorax
- un emphysème médiastinal
bl - LA LARYNGOSCOPIE DIRECTE
slgne de MINIGERODE
Apr~s tracheotomie et anesth~sie locale.
Apprêcie la base de la langue, le voile du palais, les
cordes vocales, les sinus piriformes.
- recherche un hématome, un oedème du larynx.
cl - LE TRANSIT PHARYNGO-OESOPHAGIEN
Avec un produit hydrosoluble.
digestive.
d) - L'ENDOSCOPIE
Recherche une fistule aéro-
Après trachéotomie et anesthésie générale, précise l'état
du larynx, de la trachée cervicale et de la bouche oesophagienne.
e) - ANGIOGRAPHIE CAROTIDIENNE
Apprécie les axes vasculaires carotidiens
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fI - UN BILAN BIOLOGIQUE STANDARD
Apprécie la spoliation sangulne et les troubles hydro
électrolytiques.
SI L'EVOLUTION
Elle est émaillée de complications
al Complications immédiates
- Hémorragie cataclysmique souvent dramatique
- atteinte nerveuse avec paralysie
- obstruction des voies respiratoires par écrasement du larynx,
de la trachée et du cricoîde.
bl Complications secondaires
- L'hémorragie qui est dûe à
* l'infection
* la chute d'escarres
* une ulcération artérielle
- L'asphyxie par oedéme infectieux secondaire
- Infection : essentiellement une médiastinite suppurée, marquée
par une dysphagie, une douleur cervicale basse rétro-sternale,
une altération de l'état général.
La radiographie montre un élargissement du médiastin et un
slgne de MINIGERODE.
CI Complications tardives
thrombose ascendante avec embolie et anévrisme
- sténose laryngée
4·8
B - CONSEQUENCES ANATOMO-CLINIQUES DES TRAUMATISMES PAR A~lE ~ FEU
Elle réalise un traumatisme ouvert. En dehors de l'anatomie
pathologique qui est différente, ils pr~sentent les mêmes consé-
quences cliniques que les traumatismes par arme blanche traités
plus haut.
La région cervicale est mOlns touchée par rapport à la
région crânio-faciale. Elle peut réaliser de véritables délabre-
ments mutilant atrocement ces suicidants.
Les signes cliniques sont fonction
- de la distance d'où est tiré le coup,
- du calibre de l'arme,
- du type de projectile et sa vitesse.
C - CONSEQUENCES ANATOMO-CLINIQUES DES PENDAISONS ET STRANGULATIONS
Elles réalisent un traumatisme cervical fermé. Les lésions
varient avec le type de pendaison et le type de cordage.
Il existe différents types de lésions.
plus touché.
l} Les contusions
Le larynx est le
Réalisées par les lésions des parties molles endo et pré-
laryngées :
a} Les lésions pré laryngées sont constituées par
- ecchymoses, excoriations, oedème, hématome musculaire.
- rupture des muscles sous hyoïdiens.
49
b) Les lésions endolaryngèes se composent de
- Les hematomes et oedèmes localisés dans les espaces décollables :
sous glotte, bandes ventriculaires, margelle laryngée postérieure
et latérale.
Ces lésions peuvent s'associer à :
- un écrasement du cartilage thyroïde
- une rupture ligamentaire : thyro-aryténoïdien
- une rupture du muscle thyro-arytenoïdien
2) Commotion laryngée
responsable de :
- laryngospasme avec parésie transitoire des cordes vocales
- Syncope cardio-respiratoire habituellement fatale.
3) Les fractures du larynx
Elles vont de la fissure au fracas
mettent en jeu le pronostic vital.
laryngo-trachéal. Elles
- Le cartilage thyroïde avec son rôle protecteur, de bouclier est
le plus touché. Son atteinte isolée est moins grave car elle
rétrécit peu la lumière.
L'atteinte du cricoïde est grave car elle effondre la filière
respiratoire et peut constituer par la suite des sténoses
glottiques.
Elle peut s'accompagner d'une désinsertion laryngo-trùchéale.
- L'atteinte de ces deux cartilages est fréquente.
On comprend ces lésions par le fait que
- 15 kg suffisent pour fracturer le cartilage thyroïde
- 18 kg pour le cartilage cricoïde ;
50
sous
- 55 kg pour obstruer complètement la filière laryngée. (33)
Ces fractures s'accompagnent de :
- déchiruLe de la muqueuse hypopharyngée.
- Hématome et oedème
- dénudation du cartilage avec risque vasculaire
laryngé supérieur)
a) Classification des fractures
(pédicule
* Les fractures supraglottiques se caractérisent par
- une fracture thyroïdienne horizontale
- une déchirure de la membrane thyro-hyoïdienne
- une désinsertion du pied de l'épiglotte.
* Les fractures transglottiques ont pour apanage les fractures
verticales du cartilage thyroïde.
* Les fractures sous glottiques sont constituées en grande
majorité par des fractures du cricoïde.
A ces lésions peuvent s'associer d'autres lésions qui peuvent
elles-mêmes être isolées, ce sont:
- Les désinsertions laryngo-trachéales
- Les luxations crico-aryténoïdiennes (dysphonie, VOlX bitonale)
- Luxations crico-thyroïdiennes
Les fracas laryngés indescriptibles avec fractures multi-
esquilleuses
- fracture de l'os hyoïde
- plaie oesophagienne par fragment cartilagineux
- atteinte recurrentielle : étirement ou section.
- Les lésions du rachis cervical : se voient dans les pendaisons
d'un lieu très élevé ou pendaison en se jetant dans le vide.
51
b) LES SIGNES CLINIQUES
* Les signes généraux
- cyanose, faciès vultueux
- troubles cardio-respiratoires
- signe vasomoteur avec hypersudation, pétéchies, phlyctènes
- oscillations tensionnelles ;
- agitation, hallucination, délire
- coma, convulsions;
hypertonie avec Reflexe Ostéo Tendineux vifs, slgne de Babinski.
2) Signes fonctionnels
- dyspnée
- dysphonie
- douleur à la déglutition
* Les signes physiques
Inspection
- escoriation
- sillon de striction
- ecchymose
- contusion
- pertes des reliefs trachéaux
- oedème et empâtement cervicaux
52
PALPATION: recherche d'une lésion laryngo-trachéale
- perte des reliefs trachéaux
- enfoncement de l'angle thyroidien
douleur à la mobilisation de la trachée qUl slgne son atteinte
- emphysème sous cutané
- fracture du rachis cervical
Par ailleurs, les signes neurologiques sont au premler plan
avec le coma, mydriase ou myosis, relâchement des sphincters avec
émission d'urines et de selles.
cl LES SEQUELLES se résument à :
- une dysphagie
- une paralysie du rectum et / ou d'autres sphincters
- une aphonie
- une hémiplégie
- une congestion pulmonaire
- et surtout l'amnésie retrograde, mystérieuse car inexpliquée
survenant au décours d'une pendaison qui amène le sujet à ne se
souvenir de rien.
- troubles psychiques
53
d) LES EXAMENS COMPLEMENTAIRES
* La laryngoscopie indirecte
Elle est difficile à réaliser.
* La radiographie
Systématique, de face et profil en évitant une extension du rachis
cervical, permet de noter
- un emphysème cervical
- une bascule de l'épiglotte en arrière
- un rétrécissement laryngé
- une fracture du rachis cervical
* l'endoscopie
La laryngo-trachéoscopie
Effectuée prudemment, avec l'appoint d'optiques grossissantes à
30° et 70°, met en évidence
- Les luxations crico-aryténoïdiennes
- Les déchirures de la muqueuse
- Les impactions cartilagineuses
- Les désinsertions du pied de l'épiglotte
- Les lésions de la jonction crico-trachéale
L'hypopharyngo-oesophagoscopie
explore les sinus piriformes et l'oesophage cervical.
- Ces examens endoscopiques sont faits sous trachéotomie quand il
existe une dyspnée.
* La tomo densitométrie (Scanner)
permet la définition exacte des lésions cervicales.
54
D - CONSEQUENCES ANATOMO-CLINIQUES DES TENTATIVES D'AUTOLYSE PAR
PRODUITS CAUSTIQUES
1 - PHYSIOPATHOLOGIE
Les lésions sont fonction du type de caustique :
Les bases sont plus dangereuses car elles dissolvent les
protéines, saponifient les graisses et réalisent une nécrose par
liquéfaction et pénètrent profondément, d'où risque sténotique
accru contrairement aux acides qui eux coagulent en surface
l'épithélium.
Les lésions sont aussi fonction de la durée de contact, de
la concentration et de la forme.
Le pronostic lointain est dominé par l'apparition d'une
sténose.
2 - ANATOMIE PATHOLOGIQUE
al LES LESIONS MACROSCOPIQUES
* Les lésions récentes
L'oesophagoscopie permet de classer les lésions en 3 degrés
au stade initial.
1er degré: oedème et érythème. Seule la muqueuse est touchée.
2ème degré : Les lésions ne dépassent pas la sous muqueuse.
Oedème, érythème, ulcération rapidement recouverte par des
fausses membranes.
3ème degré : les lésions atteignent et dépassent même la muscu-
leuse. Ulcération hémorragique de plaques nécrotiques exposants
aux complications telles que :
hémorragies. surinfection
perforation
Selon DI CONSTANZO et PARIS J.C.,
lésions classées comme suit
cités par AGUEHOUNDE les
STADE l oesophagite catarrhale simple congestion sans ulcé-
ration ni nécrose.
STADE lIa Il existe des ulcérations, p~rfois des hémorragies
modérées, mais les lésions sont relativement localisées.
STADE lIb Lésions très localisées, circonférentielles, parfois
étendues en hauteur.
STADE III : nécrose étendue, hémorragie abondante
STADE IV : disparition totale de la muqueuse saine.
* Les lésions anciennes
- inflammation du carrefour aérodigestif
- sclérose rigide, scléro-inflammatoire
- oesophagite scléreuse, saignant au moindre contact